La PME alsacienne Réseau Cocci (38 salariés ; 7 M€ de CA en 2019), à l’origine spécialisée dans la vente de produits d’entretien aux collectivités et aux entreprises, a diversifié son activité, au point de devenir un promoteur de l’économie circulaire. En effet, pour pousser encore plus loin dans la démarche de développement durable engagée au fil des diversifications, cette SAS haut-rhinoise, basée à à Vogelsheim, a déposé une marque en 2019, Bon sens paysan connecté (BSPC), dont les produits sont issus de l'économie circulaire. Le Réseau Cocci distribue ainsi les essuie-mains et papiers toilette de l’entreprise Lucart, située dans les Vosges, produits à partir de briques alimentaires. Ces briques sont collectées, triées et mises sous balles par Coved à Mulhouse, puis transportées par Mauffrey jusqu’à l’entreprise Lucart qui les utilise pour fabriquer ses produits. Réseau Cocci collecte aussi des savons et gels douche usagés des hôtels, qui sont recyclés et reconditionnés par l’Esat (établissement et service d’aide par le travail) des Papillons Blancs, à Illzach. Un test est également en cours avec un artisan pour transformer l’huile de friteuse en bougies. L'économie circulaire est ainsi en train de faire changer le distributeur de métier. L'objectif pour Réseau Cocci consiste aussi désormais à identifier et à organiser des débouchés pour que des déchets trouvent une deuxième vie. C’est la mission d’Adèle Baumann, recrutée en tant responsable des flux d’économie circulaire du Réseau Cocci depuis septembre 2019.
Des choix engagés
Dans un premier temps, l'organisation Bon sens paysan connecté, qui pourra percevoir les cotisations de ses adhérents, a été créé sous la forme d’une marque, mais dans quelques mois, elle deviendra une société à part entière. « Tous les dividendes de cette société seront reversés à des associations du domaine de l’économie circulaire », annonce Ronald Monfrini, dirigeant de Réseau Cocci, qui ouvre sa marque à d'autres distributeurs. Les membres seront des distributeurs « confrères « qui distribuent sur d’autres territoires, des producteurs, des transporteurs, des valorisateurs. Trois autres entreprises se sont ainsi engagées dans le projet BSPC.
À terme, l’objectif de Ronald Monfrini est d’en compter une quarantaine. Ces choix engagés et ces changements dans l’offre de produits ont eu des conséquences sur l’activité de Réseau Cocci. En 2017, son chiffre d’affaires a ralenti, mais depuis le début de l’année, la croissance est à nouveau au rendez-vous, surtout dans les secteurs de la santé et de l’hôtellerie restauration.
Se démarquer des concurrents
L’activité du Réseau Cocci, anciennement Wadis (créée en 2005) consistait à vendre des produits d’entretien aux collectivités et aux entreprises. Puis en 2012, Ronald Monfrini, le dirigeant, ajoute un nouveau service à son offre : la collecte des déchets chez les clients et la vente de compacteurs de tri. Ainsi, les camions Cocci, une fois leurs livraisons effectuées ne reviennent pas vides. En 2018, l’entreprise qui faisait partie d’un groupement d’achat pour ses produits d’accueil et d’hygiène, décide de quitter ce groupement pour distribuer dorénavant des produits en accord avec ses valeurs écoresponsables. « Nous voulions savoir d’où venaient les produits et comment ils étaient fabriqués », affirme Ronald Monfrini. Aujourd’hui, la majorité de l’offre Cocci est composée de produits français, respectueux de l’environnement et certains sont estampillés Ecolabel. La société vend toujours de la vaisselle jetable mais à côté du plastique, les clients ont le choix entre carton, polymère biodégradable ou bagasse (la fibre de canne à sucre), un matériau entièrement compostable. Une manière de se démarquer de ses concurrents.
