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Cnim Air Space invente le ballon stratosphérique du futur
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Cnim Air Space invente le ballon stratosphérique du futur

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En très forte croissance, l’entreprise Cnim Air Space vient de conclure un contrat majeur avec le Centre national d'études spatiales pour le développement et la fabrication d’un ballon stratosphérique manœuvrant.

Gaëtan Breurec, le directeur général de Cnim Air Space en Haute-Garonne, qualifie de "dimensionnant" pour l’entreprise le contrat signé avec le Cnes pour le développement et la fabrication d’un ballon stratosphérique manœuvrant — Photo : DR

L’entreprise Cnim Air Space (70 salariés, CA 2021 : 9 M€), spécialiste des aérostats et fournisseur de protections thermiques pour satellites, basée à Ayguesvives (Haute-Garonne), vient de conclure un contrat majeur avec le Centre national d'études spatiales (Cnes) pour un montant confidentiel. Dans le cadre du volet Spatial du plan d'investissement national France Relance, la PME va développer et fabriquer un premier démonstrateur de ballon stratosphérique manœuvrant. L'engin sera testé sur le site du Cnes à Aire-sur-l’Adour (Landes) à horizon mi-2023 puis utilisé pour des expérimentations scientifiques.

"C’est le ballon du futur", pose Gaëtan Breurec, le directeur général de Cnim Air Space. À la différence des ballons pressurisés qui grimpent jusqu’à 20 kilomètres d’altitude mais dont la trajectoire dérive en fonction des vents, ce ballon innovant pourra être manœuvré depuis le sol. Il sera ainsi possible de survoler plus longtemps une zone d’intérêt. "Les vents ne vont pas dans la même direction selon l’altitude à laquelle on se trouve, précise le dirigeant. La fonction d’ascenseur leur permettra de monter ou de descendre dans les différentes couches de la stratosphère."

Changement d’échelle

Dans un premier temps, Cnim Air Space adaptera une ligne de production existante mais, d’ici 2025, elle prévoit d’installer une ligne ad hoc. Elle permettra notamment d’ajuster la production à la plus grande taille du ballon manœuvrant (20 à 25 mètres de diamètre contre 10 à 15 mètres pour les ballons pressurisés). Gaëtan Breurec qualifie ce contrat avec le Cnes de “dimensionnant” pour l’entreprise. “Jusqu’à présent, nous étions l’industriel qui fabriquait les ballons conçus par le Cnes, explique-t-il. Là, nous devenons à la fois concepteur et systémiste.”

Un changement d’échelle capital pour Cnim Air Space qui identifie des opportunités de marchés dans la stratosphère. "L’imagerie ou la surveillance par exemple", glisse Gaëtan Breurec. Une fonction déjà remplie par les satellites, mais à des coûts bien plus élevés. Cnim Air Space produit également des ballons captifs, qui volent à 1,5 kilomètre d’altitude et sont destinés à la défense et à la sécurité. "A l’été 2021, nous avons mené une expérimentation de surveillance maritime en Grèce avec Frontex (l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, NDLR)", illustre Gaëtan Breurec.

Un drone pour RTE

Dans le cadre d’un contrat de partenariat de R & D avec le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français RTE, Cnim Air Space a par ailleurs développé un démonstrateur de dirigeable drone, Diridrone, destiné à l’inspection des lignes électriques haute tension. Les derniers essais seront réalisés juste avant l’été. "RTE va bientôt lancer un appel d’offres européen pour passer à une version de série, confie Gaëtan Breurec. Nous allons mettre toutes nos forces dans la bataille pour le remporter."

Dans les prochains mois, Cnim Air Space, qui vient d’enregistrer une croissance de 100 % en deux ans, pourrait néanmoins être touchée par le récent placement en procédure de sauvegarde judiciaire du groupe Cnim SA, basé à La Seyne-sur-Mer (Var). Ce dernier possède en effet sa maison mère, Cnim Systèmes Industriels, actuellement en quête d’un nouvel actionnaire principal.

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