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Clarins installe un laboratoire à ciel ouvert dans le Gard
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Clarins installe un laboratoire à ciel ouvert dans le Gard

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Le groupe de cosmétique parisien Clarins investit 10 millions d’euros dans l’acquisition de 115 ha près de Nîmes (Gard). Aménagé en herbier grandeur nature, cet espace lui permettra de sélectionner et cultiver de nouvelles plantes pour améliorer ses formulations.

Vue aérienne du domaine, qui affiche 50 ha de terres cultivables — Photo : Clarins

Huit ans après le rachat d’un espace naturel similaire en Haute-Savoie, le groupe de cosmétique parisien Clarins (8 000 salariés, CA 2022 : 1,7 Md€) signe l’acquisition d’un domaine de 115 ha de végétation situé sur les communes de Saint-Gilles et de Générac, près de Nîmes (Gard). Disposant de 50 ha de terres cultivables, le site lui permettra de garder la maîtrise d’une chaîne de valeur intégrée, du sourcing de la plante jusqu’à la fabrication du pot.

Des plantes aux propriétés spécifiques

L’investissement, d’un montant de 10 millions d’euros, porte sur l’acquisition du Domaine de Sainte-Colombe : ex-site à vocation touristique, il sera repositionné en laboratoire d’études et de recherche "à ciel ouvert". Clarins, qui dispose déjà de 2 centres de R & D à Paris, ne prévoit pas en effet de construire d’installations sur place. Le domaine fonctionnera comme un herbier grandeur nature. Il permettra au groupe de mettre en culture, dès l’automne 2024, les espèces d’arbres et de plantes dont il tirera les matières premières bio entrant dans la composition de ses produits.

"Le domaine de Haute-Savoie est riche en plantes alpines : adaptées à une climatologie agressive, elles fabriquent des molécules qui nous intéressent. Nous aurons la même démarche en Méditerranée, avec des plantes adaptées à la sécheresse et au réchauffement climatique. Ce site va étendre notre herbier avec des plantes que nous avons déjà en catalogue, et d’autres espèces que nous allons étudier", résume Marie-Hélène Lair, directrice innovation responsable de Clarins.

Un changement d’échelle maîtrisé

Les 50 ha cultivables sont recouverts, pour l’instant, de maquis et de garrigues. Dans un premier temps, des parcelles seront viabilisées en fonction du degré d’ensoleillement et de l’hydrologie des sols. Clarins va recruter une équipe de 5 à 6 agriculteurs et experts pour mettre en place des solutions d’agriculture régénératrice, "afin de relancer la richesse des sols, même s’ils n’ont jamais été traités", précise Marie-Hélène Lair. Nous ne connaissons pas encore la destination de ces parcelles. C’est l’échange d’informations botaniques entre le domaine et nos laboratoires qui permettra de travailler les plantes et d’orienter les récoltes à compter de 2025". Par comparaison, le domaine de Haute-Savoie fournit 2,5 t de plantes par an à Clarins, et le nouveau site gardois va lui permettre de "changer radicalement d’échelle en termes de production d’ingrédients naturels".

Une démarche pédagogique

Parmi les espèces méditerranéennes dignes d’intérêt pour un fabricant de cosmétiques, Clarins cite les figuiers de Barbarie, les amandiers, les abricotiers, la lavande ou le thym citron, en attendant d’identifier les autres espèces qui, une fois séchées, permettront de développer de nouvelles molécules. "La cosmétique est une industrie très compétitive. Nous sommes dans une démarche d’innovation permanente pour enrichir nos gammes existantes avec des molécules plus efficaces", révèle la responsable. Avec un volet pédagogique en plus : les plantes cultivées sur le domaine apparaîtront dans Clarins Trust, une plateforme créée sur la technologie blockchain pour présenter en transparence les différentes étapes de fabrication des produits.

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