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Christophe Milon (Quanteo) : « Se nourrir des autres pour faire grandir son entreprise »
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Christophe Milon président du groupe Quanteo Christophe Milon (Quanteo) : « Se nourrir des autres pour faire grandir son entreprise »

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Avec Eco-Compteur, leader mondial du comptage des piétons et cyclistes, et Quantaflow, leader du comptage dans les centres commerciaux, Quanteo (130 salariés, 18 M€ de CA) est l’un des tous premiers acteurs mondiaux du comptage des personnes. En rejoignant « Accélérateur PME », le programme d’accompagnement sur-mesure de Bpifrance, le président de l'entreprise de Lannion Christophe Milon entend encore faire grandir sa société.

Christophe Milon, PDG du groupe Quanteo, a intégré l'accélérateur PME de Bpifrance afin d'aider son groupe, leader mondial du comptage des personnes, à franchir une nouvelle étape dans sa croissance en France et à l'international — Photo : @DR

Comment avez-vous eu connaissance du programme « Accélérateur PME » proposé par Bpifrance ?

Christophe Milon : J’ai entendu parler de ce programme d’accompagnement de la croissance via la presse économique. Je me suis rapproché des équipes locales de Bpifrance qui m’ont incité à suivre le process de candidature. À ma grande satisfaction, j’ai été retenu en mai 2018 et je suis depuis un cursus de formation qui doit s’achever au début de l’année 2020.

Pourquoi avoir besoin de cet accompagnement ?

C.M. : Tout ce qui peut aider à faire grandir l’entreprise m’intéresse. C’est un leitmotiv que j’ai toujours appliqué à mes équipes, à ma gestion quotidienne d’une PME comme la nôtre. Je ne me suis pas donné, à la création d’Eco-Compteur, l’objectif de devenir une ETI avec 250 salariés et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires visés. Toutefois, au travers notre croissance endogène et exogène, nous en prenons la trajectoire. L’humilité d’un dirigeant est de savoir s’entourer, de compétences et de conseils, pour suivre au mieux la voie tracée.

Comment s’articulent les sessions de travail ?

C.M. : Nous sommes une promotion de 50 dirigeants issus de tous les territoires français, de tous les secteurs d’activité. C’est la véritable force du dispositif. Cet effet groupe permet une émulation collective. Nous avons tous globalement des problématiques et des attentes identiques. Ce réseau informel, que l’on retrouve tous les deux ou trois mois, permet d’échanger librement sur les réalités vécues par chacun, sur les bonnes pratiques mises en place. Se nourrir des autres est une chose unique. L’accélérateur est totalement tourné vers le dirigeant mais l’entreprise, en tant qu’entité, n’est pas oubliée. Un diagnostic à 360 degrés de la société, de son fonctionnement, de son organisation, etc., garantit une analyse sous toutes les coutures en ciblant les forces, les faiblesses et les axes d’amélioration.

Pouvez-vous donner un exemple d’axes d’amélioration ?

C.M. : Le diagnostic a démontré que la digitalisation de certaines de nos procédures, autour des contrats courants et récurrents, devait notamment s’intensifier. Alors que l’on pensait être à la traîne, nous avons pu constater que le groupe avait un peu d’avance mais il ne fallait pas nous endormir sur nos acquis. Le détail peut devenir un problème avec la croissance car on démultiplie les tâches. En réussissant la dématérialisation en amont, on réduit l’intervention ou la correction humaine, et donc la perte de temps et d’argent.

Le rachat de Quantaflow en 2016 vous a fait prendre conscience de ce nécessaire accompagnement ?

C.M. : En mettant la main sur Quantaflow, basée à Honfleur et Paris, le groupe Inventix à Lannion, devenu depuis Quanteo et déjà propriétaire d’Eco-Compteur, devait contribuer à faire naître des synergies à forte valeur ajoutée. Certes, nous restons encore un petit acteur, au sens financier du terme, mais l’ambition de devenir une référence mondiale du comptage est aujourd’hui atteinte. Il faut entretenir cette dynamique. Nos efforts en matière de recherche et développement doivent se poursuivre et bénéficier à l’une ou l’autre des deux structures, voire de celles dont nous pourrons faire l’acquisition dans les années à venir. Nous sommes à l’affût d’opportunités de croissance externe.

L’accélérateur permet notamment de se poser la question du financement de la croissance ?

C.M. : Effectivement et la diversité de la promotion permet de faire germer des idées dont je n’aurais pas forcément eu en restant seul dans mon coin à Lannion. Grâce à l’accélérateur, j’ai aujourd’hui une compréhension beaucoup plus fine des leviers de financement possible. Notre structure 100 % familiale a porté notre croissance passée mais est-elle adaptée au développement futur ? Il ne faut pas en conclure que je vais ouvrir, demain, le capital de Quanteo, voire céder l’entreprise. Mais en tant que dirigeant responsable et engagé, je me dois d’avoir à l’esprit, et d’être pleinement informé, de toutes les options possibles.

Le fait d’être bien structuré au niveau du management est une force également ?

C.M. : Oui car le programme demande de la disponibilité. Quanteo est engagé depuis plusieurs années dans une démarche d’entreprise libérée qui a favorisé l’autonomie et la prise de responsabilité des salariés. Je m’appuie sur cet atout au niveau du personnel opérationnel mais aussi de l’encadrement.

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