Des crises, l’ETI familiale et indépendante Chomarat en a connues d’autres. Fondée en 1898, la société ardéchoise spécialisée dans le textile technique pour différents secteurs industriels passe la crise sanitaire chiffonnée mais pas complètement rincée. Après un recul de l’activité de près de 30 % en 2020, le rebond de 2021 permet au groupe du Cheylard de renouer avec la croissance sans encore revenir à un niveau d’activité d’avant crise. Après les 110 millions d’euros réalisés en 2020, l’entreprise d’un millier de salariés dont 440 sont présents sur ses trois sites ardéchois (deux au Cheylard et un à Mariac), boucle l’exercice 2021 avec un budget de 120 millions d’euros. "Bien sûr, la période a été secouée avec des annulations et des reports de commandes de la part de nos donneurs d’ordres mais ce n’est pas la première crise que nous traversons", assure Florent Troubat, président du groupe.
2 millions d’euros investis sur trois ans
Le dirigeant mise sur la polyvalence de son entreprise pour adresser de nouveaux marchés porteurs, même s’il se veut rassurant sur la reprise du marché automobile malgré les difficultés actuelles. Pour saisir ces nouveaux enjeux, le défi est de répondre aux nouveaux usages du secteur en adaptant ses solutions textiles aux nouveaux besoins des constructeurs. Sélectionné par l’État dans le cadre du plan de relance, Chomarat se lance dans le projet "Convertir" en investissant 2 millions d’euros sur trois ans pour adapter une ligne de fabrication de structures textiles en fibre de carbone. "Avec cette transformation d’une ligne de production de la fibre de verre vers le carbone, on vise à adresser les besoins pour la mobilité électrique et hydrogène : protection de batteries, réservoirs hydrogène, allègement des équipements…" Soutenu à hauteur de 800 000 euros par France Relance, le projet d’adaptation de la production doit permettre d’améliorer de 40 % la productivité de la ligne actuelle et d’en ajouter une nouvelle toujours dédiée au carbone. L’ambition est simple : "devenir un fournisseur de premier plan sur les renforts hautes performances pour adresser ces nouveaux besoins", assure Florent Troubat.
Difficultés organisationnelles
Fabricant de structures textiles à base de fibre de verre destinées aux renforts composites pour l’automobile, Chomarat sert aussi la construction pour l’étanchéité ou le préfabriqué, ainsi que la maroquinerie de luxe, l’automobile et la protection des marins avec des tissus enduits.
Plus qu’une histoire de chiffres, le groupe a été dû faire face à des difficultés organisationnelles ces deux dernières années. "La période a été compliquée, notre supply chain perturbée, des tensions sur les matières premières, un sourcing parfois délicat et l’augmentation des prix qui touche également les emballages et le transport". Et Chomarat semble aujourd’hui prêt à affronter ces difficultés avec davantage de préparation. Le groupe peut d’ailleurs compter sur l’accord d’activité partielle longue durée signé avec les organisations salariales en octobre 2020 pour deux ans avec l’engagement de ne pas procéder à un plan de suppression d’emplois collectif. Une souplesse dans la gestion des effectifs face aux reports et annulations de commandes. Mais il l’assure : "Notre but est de remettre tout le monde au travail".
