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Chainarmor se forge une santé de fer
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Chainarmor se forge une santé de fer

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Fondé en 1972 à Plélo, le fabricant d'armatures pour béton Chainarmor a su diversifier ses activités pour proposer des offres sur-mesure à forte valeur ajoutée. Dirigée par Eric Wietzel et Stéphane Viaud, la PME n'hésite pas aussi à investir régulièrement dans l'automatisation de ses process.

— Photo : @JulienUguet

Dans l'univers du bâtiment, les armatures pour béton sont au cœur de tous les projets immobiliers. Chainarmor, basé à Plélo (entre Guingamp et Saint-Brieuc), compte parmi les principaux acteurs de ce marché en France. Fondée en 1972 à Lanvollon par trois ex-salariés des Forges et Laminoirs de Ploufragan, la PME a réellement pris son envol, quatre ans plus tard, sous l'impulsion d'Alain Michel.

En 2008, l'entreprise est reprise par deux cadres du groupe, Stéphane Viaud et Eric Wietzel, qui n'ont depuis de cesse de contribuer au développement de Chainarmor, dans un secteur bataillé et secoué par les nombreuses crises passées. « Il faut bien être conscient que l'acier représente 50 % de notre coût de production, précise Eric Wietzel. La volatilité du prix est très importante, ce qui incite à faire preuve de prudence ou à prendre des risques quand on sent un bon coup afin de conserver un stock compris entre 3 et 6 mois. Et si le secteur du bâtiment flanche, l'impact peut être important. »

1 000 tonnes d'acier traitées par mois

Preuve de cette fragilité, la société réalisait près de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008, contre 12 millions d'euros en 2017. « Nous n'avons jamais craint pour l'avenir de Chainarmor, car, à l'image de nos produits, la structure a des fondations solides. Nous avons toujours eu cette volonté d'aller vers une offre à forte valeur ajoutée », indique Eric Wietzel.

Chainarmor est parvenue à se démarquer en comprenant rapidement qu'elle devait s'affranchir de l'unique offre d'armatures standard. Dans ses 7 000 m² d'ateliers couverts, l'entreprise traite 1 000 tonnes de barres et bobines d’acier par mois dans une logique constante de diversification. « Nous sommes l'unique site de production en France à proposer des armatures sur plan, des treillis soudés spéciaux et une offre standard, qui ne représente plus que 30 % des volumes. Cette palette nous permet de servir conjointement les réseaux de négociants en matériaux et les donneurs d'ordre privés, nationaux ou régionaux. Notre rayonnement reste grand Ouest car l'armature est un produit volumineux mais remplit de vide. La logique de proximité est essentielle sinon les coûts de transport viennent grever le modèle économique mis en place. Cette particularité nous a amenés à limiter nos volontés d'expansion géographique mais bien de mieux travailler, à partir de notre bureau d'études, sur la montée en gamme de l'usine. »

L'automatisation du process

En 2018, Chainarmor a investi 900 000 euros dans une plieuse automatique afin d'améliorer sa productivité. « C'est un projet ambitieux mais nécessaire pour garder notre avance technologique à l'heure où nos concurrents font de même, confirme Eric Wietzel. Notre secteur n'échappe pas à l'automatisation des tâches même si les compétences de nos 65 salariés sont à saluer. »

Cet investissement fait écho à celui réalisé en 2008, avec le développement d'une activité de préfabrication de béton qui assure un gain de temps appréciable dans la mise en œuvre des chantiers. « Ces poteaux et armatures prêts à poser étaient à l'époque une niche qui s'est imposée au fil du temps. On voyait des parts de marchés nous échapper au profit de produits plus complexes. Nous nous savions capables d'en proposer à nos clients. La décision d'investir dans un atelier dédié s'est faite de manière naturelle. Malgré l'activité en forte hausse, nous avons pour l'instant exclu de construire notre propre centrale béton privilégiant l'achat chez des négociants. »

Des services et des innovations

Disposant encore de marges de manœuvre en matière de production, avec un potentiel de 1 300 tonnes par an, aujourd'hui pas entièrement consommé, Chainarmor entend continuer à investir de manière régulière et significative dans ses outils de production. « Nous avons cette volonté constante d'innover, ajoute Eric Wietzel. À la fois en termes d'organisation, que de mise en œuvre de nouveaux matériaux comme des aciers plus résistants ou la proposition de services répondant aux demandes toujours plus exigeantes des clients. »

Cette logique amène la PME costarmoricaine à réfléchir à la possibilité de relancer, dans les mois à venir, une activité de pose. « Par le passé, Chainarmor disposait déjà d'une filiale dédiée, Posarmor, indique Eric Wietzel. Rien ne dit que ce service ne sera pas relancé à court ou moyen terme. »

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