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Bruno Le Maire sonde sa loi Pacte auprès des patrons vendéens
Vendée # Politique économique

Bruno Le Maire sonde sa loi Pacte auprès des patrons vendéens

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Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a donné rendez-vous à 11 dirigeants de TPE/PME, à La Roche-sur-Yon, le 17 septembre. L’idée : échanger autour de leurs problématiques et du projet de loi Pacte, quelques heures après son examen à l'Assemblée Nationale.

— Photo : Jéromine Doux

Il a choisi l'un des territoires les plus dynamiques pour présenter sa loi PACTE. Lundi 17 septembre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, est venu en Vendée, à la rencontre des chefs d'entreprise, comme l'avait fait le Président Macron, en juin. Onze dirigeants de petites et moyennes entreprises uniquement, étaient réunis pour l’occasion. Ils se sont retrouvés au sein d’une « PME en pleine croissance », Arcade Cycles (100 salariés, 28 M€ de CA), à La Roche-sur-Yon, qui crée des vélos à assistance électrique en libre-service pour le compte de villes comme Paris, Orléans, Vancouver ou Miami. Après une visite de l’entreprise, les dirigeants vendéens se sont installés collégialement dans une salle de réunion autour du ministre. L’idée : les sonder au sujet de son nouveau plan d’actions pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) et prendre connaissance des problématiques qu’ils rencontrent pour s'en inspirer.

Devant les caméras et les micros tendus, Bruno Le Maire a donc rappelé sa volonté. « Notre idée, à travers la loi PACTE, est de soulager les chefs d’entreprise et d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés. » Comment ? En supprimant le « forfait social », une contribution de 20% à la charge de l’employeur, pour les entreprises de moins de 250 salariés, qui disposent d’un accord d’intéressement. Ce qui devrait permettre aux salariés des petites et moyennes entreprises d’obtenir une participation et un intéressement sur les bénéfices de leur société. « Aujourd’hui, ces primes sont souvent réservées aux grands groupes », justifie le ministre de l’Économie, avant de donner la parole à chacun des dirigeants.

Des propositions sur la parité homme-femme

Sébastien Prou, à la tête de la TPE Eloi Sellerie, à la Ferrière, rebondit sur cette idée. « Quand j’ai voulu verser une prime exceptionnelle à mes salariés à la suite des bons résultats de ma société, j’ai subi une hausse de charges exponentielle », raconte-t-il. Le ministre s'empresse de le rassurer : « avec la loi PACTE, cette taxe sera supprimée. »

À ses côtés, Marie Grimpret-Cognet, à la tête de l’antenne vendéenne de l’association Femmes Cheffes d’entreprise Pays de la Loire, attire l'attention du ministre sur la parité homme-femme. « Le nombre de femmes aux postes de direction est encore largement insuffisant », s’agace la dirigeante d’une PME aux Herbiers. Selon elle, la mise en place de quotas pourrait être une solution. Un avis partagé par Bruno Le Maire qui invite les chefs d’entreprise à lui « soumettre des propositions. »

Bruno Le Maire a échangé avec onze chefs d'entreprise vendéens, lundi 17 septembre, à La Roche-sur-Yon. — Photo : Jéromine Doux

Malgré les enjeux et les problèmes soulevés, l’ambiance est décontractée dans les locaux d'Arcade Cycles. Bruno Le Maire multiplie les traits d’humour. Et les dirigeants, les anecdotes. Cécile Ringeard pointe, notamment, l’incohérence de l’administration. La dirigeante de C-Net paye une redevance à la Chambre des métiers, mais aussi une seconde, à la Chambre de commerce, pour son activité de pressing. « C’est inutile », lance-t-elle, sous le regard approbateur du ministre.

Cinq ans de démarches administratives

L'administration a également réservé son lot de surprises à Viriginie Raveleau, responsable de VillaVerde, aux Sables d'Olonne. En 2013, la dirigeante décide de faire un gros investissement afin d'agrandir sa jardinerie, animalerie. « L’administration a été d’une lenteur incroyable, raconte-t-elle. On a eu des fouilles archéologiques, un tas de démarches. Je viens juste d’obtenir les autorisations. Et après cinq ans, je peux enfin commencer à croire en mon projet. » Un récit qui fait écho aux différentes expériences des chefs d’entreprise mais face auquel le ministre ne peut que relativiser. « L’administration doit être au service des entreprises et pas l’inverse », insiste-t-il. Des démarches simplifiées seront-elles au programme de la loi Pacte ? Peut-être. Car si le plan d’actions pour la croissance et la transformation des entreprises a été examiné à l’Assemblée Nationale vendredi 14 septembre, le ministre « reste disponible pour améliorer le texte, tant qu’il n’est pas voté. »

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