Mayenne
Bel poursuit sa stratégie énergétique sur son site de production de Babybel à Évron
Mayenne # Industrie # RSE

Bel poursuit sa stratégie énergétique sur son site de production de Babybel à Évron

S'abonner

À Évron, en Mayenne, principal site de production de Babybel, le groupe Bel a investi 6,3 millions d’euros dans une chaudière biomasse. Elle couvre 75 % de ses besoins de chaleur, remplaçant le fioul et le gaz. C’est la troisième chaudière biomasse du groupe fromager, qui porte l’ambition de réduire d’un quart ses émissions totales d’ici 2035.

La chaufferie biomasse de 6,6 MW doit permettre de couvrir plus de 70 % des besoins thermiques du site d’Évron avec une production de 35 000 MWh — Photo : Rémi Hagel

C'est un pari doublement gagnant pour l'usine Bel d'Evron (Mayenne), qui produit quotidiennement 5 millions de Babybel et d'où sortent la moitié de ceux consommés dans le monde. Le groupe laitier Bel, connu pour ses marques La Vache qui rit, Kiri, Babybel ou Boursin, a réalisé un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros en 2022, avec 10 800 salariés, dont 4 070 en France. Depuis un an, son site d'Evron, qui emploie 600 salariés plus des intérimaires, utilise une source de chaleur renouvelable : une chaudière biomasse produit 10 tonnes de vapeur par heure, couvrant 75 % des besoins en chaleur du site.

Ce projet, édifié par le groupe francilien Idex (2 Md€ de CA, 5 000 salariés), a coûté 6,34 millions d’euros, dont 2,73 millions subventionnés par France Relance. "Au départ, l’investissement était contre-productif, il répondait à un enjeu environnemental, mais avec la hausse des coûts du gaz, c’est devenu rentable", témoigne le directeur du site, Léonard Didiot. Le gaz naturel reste utilisé en partie, puisqu’il permet de répondre en cas de variations soudaines, et assure le remplacement en période d’entretien de la chaudière, soit quatre semaines par an.

Deux autres chaufferies en construction

Quelque cinq millions de Babybel sont fabriqués chaque jour à Evron — Photo : Bel

La chaudière consomme plus de 14 000 tonnes de bois plaquettes par an, soit 12 à 15 camions chaque semaine. Participant à une économie circulaire, ce bois, résidu d'exploitation, provient d’un rayon de 100 km : il s’agit de palettes broyées (40 %), de plaquettes forestières (30 %), de plaquettes bocagères (20 %) ou paysagères, issues d’élagage (10 %). Cet investissement fait sens dans les Coëvrons, région de la Mayenne encore riche en haies bocagères.

La chaudière biomasse d’Évron est la troisième du groupe après celle de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), et celle de sa filiale Mont-Blanc à Chef-du-Pont (Manche). Deux sont en construction, et seront inaugurées d’ici la fin d’année 2023 au Maroc et au Portugal. Deux autres sont à l’étude : en Slovaquie et au Portugal. Le groupe Bel compte trente sites de production dans le monde, hors filiales.

100 % d’électricité renouvelable

L’investissement dans ces chaudières s’intègre dans le plan Climat de réduction des émissions de gaz à effet de serre que le groupe laitier a validé en mars 2022. Son objectif : réduire de trois quarts ses émissions directes (Scope 1) et indirectes liées à l’énergie (Scope 2) entre 2017 et 2035 ; et d’un quart ses émissions sur le scope 3 (tout le reste, amont et aval) entre 2017 et 2035.

Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, a visité la chaudière biomasse, vendredi 23 juin. Elle a été accueillie par les élus locaux, dont Olivier Richefou, président du Conseil départemental de la Mayenne — Photo : Rémi Hagel

La stratégie énergétique du groupe passe par trois leviers. Le premier est d’optimiser et de réduire les consommations, puis vient le renforcement de l’efficacité énergétique. Le site d’Évron combine un système de récupération de chaleur et des pompes à chaleur. La chaleur fatale est capturée et réutilisée, permettant de réduire les consommations d’eau chaude et de gaz. Les pompes à chaleur ont permis d’éviter la production de 1 200 tonnes de CO2. Enfin, la chaudière biomasse s’inscrit dans le troisième volet : le recours aux énergies d’origine renouvelable. Déjà, 100 % de l’électricité consommée à Évron est issue de sources renouvelables (photovoltaïque) depuis 2017. L’électricité représente un tiers des besoins énergétiques du site. La chaudière, elle, permet de réduire d'environ 8 500 tonnes par an les émissions de CO2. Par rapport à 2017, Bel a réduit ses émissions nettes de 29 % sur le scope 1 et 2 en 2022, et de 12 % sur le scope 3 en 2021.

Mayenne # Industrie # Agroalimentaire # Production et distribution d'énergie # Services # RSE