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BarterLink veut booster le troc interentreprises en temps de crise
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BarterLink veut booster le troc interentreprises en temps de crise

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Le réseau de troc interentreprises BarterLink est né à Bordeaux en 2016. Le concept, lui, date d'après la crise économique de 1929 en Suisse. Si cette pratique est plus confidentielle en France, BarterLink en fait un moteur de la reprise économique pour les entreprises locales.

Sylvain Lhommée, président du bordelais BarterLink, estime que les réseaux de troc aident les entreprises à relever la tête en temps de crise — Photo : BarterLink

« Le croisement d’une grande modernité et de pratiques ancestrales remises au goût du jour ». Sylvain Lhommée, cofondateur et président de l’entreprise bordelaise BarterLink (10 salariés, CA non communiqué) définit ainsi son réseau de troc interentreprises. BarterLink a été fondé en 2016, mais le concept existe depuis bientôt un siècle. « Notre métier à proprement parler est né en 1934 grâce à la banque suisse Wir », précise Sylvain Lhommée. La banque coopérative au nom évocateur (Wir signifie à la fois « économie » et « nous » en allemand) a été créée par des chefs d’entreprise en manque de liquidités. La Wir s’est mise à créer sa propre monnaie.

Chez BarterLink il existe également une monnaie dédiée : dans le réseau, les entreprises membres s’échangent des services ou des prestations avec des "links", équivalent à un euro. Pour faire partie du réseau, les entreprises payent un abonnement et BarterLink perçoit une commission sur les échanges. « Le troc permet de faire du business sans toucher à votre trésorerie, raconte Sylvain Lhommée. Nous nous adressons à des TPE/PME et participons ainsi à l’économie locale ». Le chef d’entreprise définit son métier comme moteur de reprise économique. « En situation de crise, vous êtes face à une perte de chiffre d’affaires et il faut vous relancer. L’outil que nous proposons vient relancer les entreprises, du troc vers le commerce habituel », reprend le président de BarterLink.

Un calendrier accéléré par le Covid-19

La crise sanitaire du coronavirus a bouleversé le planning de l'entreprise bordelaise, qui avait prévu de lancer deux dispositifs à la rentrée 2020. Soucieuse de s’adapter face à l’arrêt brutal des échanges pendant les deux mois de confinement, BarterLink a anticipé ces lancements. « Nous avons lancé une offre économique, précise Sylvain Lhommée. Les entreprises s’abonnent pour 40 € par mois. Elles bénéficient ainsi du réseau de BarterLink ainsi qu’un accès gratuit à une centrale d’achat nationale ».

Deuxième nouveauté : les entreprises peuvent entrer dans le réseau grâce à ce que le chef d’entreprise qualifie de ‘tête de réseaux’. « Ce sont des associations, des clubs de sports, des délégations locales du Medef ou des CCI, éclaire Sylvain Lhommée. En avril, nous avons fait rentrer Yzico, un réseau d’experts-comptables basé à Nancy qui travaille avec des milliers de clients ». Ces entités achètent le service et l’offrent à leurs membres. « Cette démarche permet aux têtes de réseau d’aider leurs entreprises dans une situation comme celle-ci [la crise sanitaire, NDLR]. Pendant la crise, beaucoup de têtes de réseaux nous ont découverts et viennent densifier notre activité », souligne Sylvain Lhommée.

BarterLink, qui compte 1 500 entreprises membres, a fait face à une accélération des demandes. Les répercussions de cette accélération seront visibles sur le volume d’échange de BarterLink (1,5 M€ en 2019, NDLR) « à la fin de l’année », affirme Sylvain Lhommée.

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