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Après son rachat, Privilège Marine retrouve une mer calme
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Après son rachat, Privilège Marine retrouve une mer calme

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Début 2017, Privilège Marine et sa centaine de salariés ne se projetaient pas au-delà de quelques mois. Depuis son rachat par le groupe allemand Hanse, le chantier naval des Sables d’Olonne a presque doublé son chiffre d’affaires et multiplie les projets.

Depuis que le groupe allemand Hanse a racheté Privilège Marine en 2017, le chantier naval des Sables d'Olonne dirigé par Gilles Wagner a quasiment doublé son chiffre d'affaires — Photo : Jéromine Doux

« Il y a encore un an et demi, nous étions une petite PME qui pouvait mourir du jour au lendemain », raconte Gilles Wagner, PDG de Privilège Marine, aux Sables d’Olonne. Aujourd’hui, le chantier naval qui emploie 145 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 13 M€ est plus serein quant à son avenir. Depuis le mois de mai 2017, il fait partie du groupe allemand Hanse, numéro 3 mondial derrière Beneteau et Bavaria. Hanse a racheté les parts des deux associés du PDG pour devenir actionnaire majoritaire, laissant Gilles Wagner à la tête de l’entreprise.

Le groupe allemand se positionne exclusivement sur les marchés haut de gamme et ne fabriquait pas de catamarans. Privilège Marine réunissait donc tous les critères pour le séduire. Désormais, Hanse pèse 148 M€ et emploie près de 1 850 personnes. « Grâce à ce rachat, Privilège Marine a atteint une taille critique qui nous permet de mutualiser beaucoup de dépenses », indique Gilles Wagner. Avant cela, le constructeur de catamarans dont les prix oscillent entre 1,2 et 5 millions d’euros était « trop gros pour être petit mais trop petit pour devenir gros ». Deux possibilités s’offraient alors à lui : ralentir la production ou partir à la recherche d’un nouvel acquéreur.

Privilège Marine construit des catamarans très haut de gamme, dont les prix oscillent entre 1,2 et 5 millions d'euros. — Photo : Jéromine Doux

Booster la productivité

Un an après, le PDG ne regrette pas d’avoir opté pour la deuxième option. Son chiffre d’affaires est passé de 7 à 13 M€. « Nous avons multiplié par 2,2 la production depuis quelques mois », poursuit le dirigeant. Dans le même temps, l’entreprise a recruté à tour de bras. De 90, elle est passée à 145 salariés. Et le carnet de commandes offre désormais plus d’un an de visibilité. « Nous espérons atteindre 25 à 30 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2021 et compter 250 salariés », confie Gilles Wagner, pour qui la conjoncture est favorable. La plaisance retrouverait en effet ses couleurs d’avant la crise de 2008, selon la Fédération des industries nautiques.

Mais pour évoluer, le chantier naval doit booster sa productivité et s’industrialiser un peu. Réaménagement des bâtiments, tâches plus segmentées, mode de travail par étapes. « Nous sommes allés piocher chez Hanse ce qu’ils faisaient mieux que nous », raconte le PDG. La mise en commun du réseau commercial et des 25 distributeurs internationaux a aussi été profitable à la PME.

Satisfaire une clientèle plus jeune

Privilège Marine peut aussi miser sur l’innovation grâce au soutien du groupe. Elle vient d’ailleurs de se lancer un nouveau défi : fabriquer des catamarans avec un espace de vie extérieur à l’avant. Une architecture impensable il y a quelques années, car trop dangereuse en cas de tempête. Grâce aux études réalisées, « cette demande des clients est désormais possible », assure le PDG. Dans le nautisme, les tendances sont en pleine évolution et la moyenne d’âge des clients diminue considérablement. « D’ordinaire, ils avaient plutôt entre 60 et 65 ans, précise Gilles Wagner. Aujourd’hui, plus de la moitié d’entre eux est encore active. L’achat d’un bateau n’est plus un projet de retraite. »

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