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Après l'incendie de son usine, La Tourangelle va relancer la production
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Après l'incendie de son usine, La Tourangelle va relancer la production

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Deux mois et demi après le sinistre qui a totalement détruit ses locaux de Neuillé, près de Saumur, l'huilerie La Tourangelle s’est réorganisée, a relancé le conditionnement et va remettre en route la production dès ce mois de septembre. L'entreprise prépare aussi l'avenir à plus long terme et s'attache à trouver un nouveau site, où se réinstaller durablement.

Les pelleteuses sont entrées en action sur l'ancien site de la Tourangelle. La démolition et l'évacuation des décombres de l'incendie du 9 juin ont débuté — Photo : Olivier Hamard JDE

Construit en 2012, le bâtiment de l’huilerie La Tourangelle, qui fabrique et conditionne des huiles alimentaires avec une cinquantaine de salariés, a été détruit par les flammes en quelques heures, le 9 juin dernier. Aujourd’hui, les pelleteuses ont commencé à déblayer les décombres. D‘ici quelques semaines, le terrain ne portera même plus trace de l’activité et des 3 700 mètres carrés de bâtiments de l’entreprise qui envisageait, à l'origine, un agrandissement du site, pour le passer à 6 000 mètres carrés.

« Effectivement, l’usine n’aura eu un cycle de vie que de 6 années, constate Guilhem Vedel, directeur des opérations de La Tourangelle, et le site va redevenir tel qu’il était avant que l’on s’y installe. Mais tout cela est désormais derrière nous et il faut que nous continuions d’avancer. On le voit comme un défi : nous mettrons un peu plus de temps à arriver là où nous voulions aller, mais on y arrivera. Les objectifs sont inchangés, ils sont juste décalés. »

« Annoncer tout de suite au personnel la reprise de l’activité au plus vite a été un moyen de rassurer et de conserver la motivation de toute l’équipe. »

C’est dans cet état d’esprit que les dirigeants de La Tourangelle ont réagi au choc de l’incendie : très rapidement, la décision de continuer a été prise, alors même que les pompiers était encore sur les lieux, au lendemain du sinistre : « Dès le dimanche matin, j’avais décroché mon téléphone pour commander de nouvelles machines, témoigne Guilhem Vedel. Annoncer tout de suite au personnel que nous allions reprendre l’activité au plus vite a été un moyen de rassurer les gens, de redonner confiance et de conserver la motivation de toute l’équipe. »

Une relation de confiance avec les fournisseurs

Certes, chacun a vécu le sinistre de manière personnelle, mais les dirigeants de La Tourangelle ont choisi de ne mettre personne en chômage technique, de favoriser la prise de congés cet été et surtout de relancer l’activité pour honorer une partie de ses commandes.

Dans un site industriel vide que La Tourangelle a pris en location, à Saint-Lambert-des-Levées, à 10 kilomètres de son usine incendiée, l’entreprise a réinstallé des machines de conditionnement dans des délais très courts : « Nos fournisseurs, français et d’autres pays européens, ont bien joué le jeu et se sont montrés très compréhensifs, assure Guilhem Vedel. Il y a une vraie relation de confiance, ils savent que nous étions en plein développement et nous avons pu obtenir des machines rapidement. »

Un outil de production fonctionnel dans quelques semaines

Quelques semaines après l’incendie, La Tourangelle a donc pu recommencer à conditionner des produits, s’approvisionnant en huiles, notamment auprès de sa filiale californienne, qui possède de grosses capacités de production, de collègues huiliers et de fournisseurs étrangers. « Cela nous permet de répondre à des commandes et il nous faut continuer de réapprovisionner les rayons de nos clients, explique Guilhem Vedel. Même si cela ne permet pas encore de les satisfaire comme ils le souhaiteraient. C’est pourquoi nous devons reprendre notre propre production rapidement. »

Cet outil de production provisoire, La Tourangelle va l’aménager dans le bâtiment de Saint-Hilaire Saint-Florent, où elle était installée avant son déménagement à Neuillé, en 2012. Les délais de fabrication des machines étant plus longs, les dirigeants de l’entreprise envisagent de pouvoir relancer la production dans le courant du mois de septembre et peu à peu monter en puissance, pour retrouver le rythme d’avant l’incendie.

« Nos fournisseurs ont bien joué le jeu et se sont montrés compréhensifs. »

Au-delà de la relance de la production, les dirigeants de l’entreprise envisagent aussi en parallèle la future reconstruction : le site de Neuillé aurait sans doute à terme été trop petit et c’est donc un autre terrain, autour de Saumur, que recherche La Tourangelle : « Nous avons plusieurs pistes et nous travaillons sur les plans d’une nouvelle usine, précise Guilhem Vedel. Nous serons sans doute en capacité de décider du lieu de cette future implantation d’ici la mi-octobre. » Viendront ensuite les démarches administratives et les travaux. Les dirigeants de La Tourangelle aimeraient pouvoir investir ce nouveau site fin 2019.

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