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Après avoir frôlé le dépôt de bilan, Huguet décolle
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Après avoir frôlé le dépôt de bilan, Huguet décolle

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La crise a frappé de plein fouet le groupe vendéen spécialisé dans l’ingénierie, la maintenance industrielle et l’énergie. Dix ans après, le groupe Huguet affiche un chiffre d'affaires record.

— Photo : Huguet

« La crise de 2008 nous a mis à genoux », confie Philippe Huguet, le président de l’entreprise familiale du même nom. Installée à Luçon (Vendée), la société créée il y a 90 ans, conçoit, réalise et assure la maintenance d'équipements industriels. Pourtant l’entreprise a bien failli ne jamais souffler ses 90 bougies. « Il y a dix ans, nous étions proches du dépôt de bilan, raconte le président. Ce qui nous fait vivre, ce sont les projets d’investissements des industries. Entre 2008 et 2010, plus personne n’investissait. Nos commandes ont chuté. »

Les cadres ont diminué leurs rémunérations

Pour s’en sortir, l’entreprise a dû se réorganiser. « Nous avons réduit la voilure, pris des mesures draconiennes pour réduire nos charges, regroupé tout notre personnel sur un seul site alors que nous en avions deux… », énumère Philippe Huguet, suivi par son personnel. Même les cadres de son entreprise ont accepté de diminuer leurs rémunérations, le temps que la société se relève.

En 2010, le groupe Huguet a décidé de se diversifier pour tenter de regagner des parts de marché. « Nous étions relativement tributaire de l’industrie automobile. Nous avons donc engagé une diversification dans tous les autres domaines de l’industrie », explique le président qui travaille aujourd’hui avec des TPE, PME, ETI mais aussi des grands groupes, dans le secteur de l’énergie, du BTP, de l’aéronautique ou du spatial. « Nous fabriquons également des pièces très diverses, poursuit le dirigeant. Des treillis pour du béton armé, des éléments de missiles ou de fusées pour le spatial, des panneaux solaires mais aussi de toutes petites pièces pour l’industrie aéronautique. » Une diversification qui permet au groupe d’enregistrer une croissance de 10 % par rapport à 2017. En 2018, son CA s’établit à 21 M€. Un résultat encore jamais atteint pour cette PME de 135 salariés, qui réalisait, avant la crise, un chiffre d'affaires d’environ 15 M€.

L’objectif : consolider ses marges

Aujourd’hui, l’entreprise « ne se refuse rien ». « Nous intervenons sur des process très diverses : pliage, assemblage, chargement de machine, automatisation… Mais aussi sur des pièces très différentes : des treillis pour le béton armé, des éléments de missiles pour le spatial, des panneaux solaires, ou des toutes petites pièces pour l’industrie aéronautique. » Un avantage concurrentiel pour le président qui ne cherche, toutefois, pas à faire la course au chiffre d’affaires. « Nous sommes extrêmement vigilants sur notre marge et notre rentabilité. » L’idée : se développer grâce à des bases solides afin de faire face aux aléas du marché et anticiper les éventuelles crises à venir. Avec l’objectif d’accueillir les opportunités qui se présentent. « Si nous avons l’occasion d’acquérir une entreprise pour mettre la main sur un savoir-faire dont nous ne disposons pas, nous voulons être capable de le faire », poursuit le président.

Grâce à cette croissance retrouvée, le dirigeant peut également réinvestir. Ces cinq dernières années, il a injecté 1,2 M€ dans son outil de production. Dont 900 000 € dans deux agrandissements de 1200 m².

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