SATT Conectus : 24 projets de recherche financés en 2013

SATT Conectus : 24 projets de recherche financés en 2013

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technologie Fruit du Programme des investissements d'avenir (PIA), la SATT Conectus a vécu en 2013 son baptème du feu et a investi près de 6M€
— Photo : Le Journal des Entreprises

Qu'est-ce exactement qu'une société d'accélération de transfert de technologie (SATT) ? Né dans la foulée du Programme des investissements d'avenir, les SATT ont pour mission de renforcer le lien entre les entreprises et le monde de la recherche. Ce que font déjà d'autres stuctures, mais avec ici une spécificité supplémentaire. Dotées de fonds propres, les SATT sont en mesure d'investir en propriété intellectuelle et dans des projets de maturation. En clair, elles prennent le risque financier des dernières phases de recherche publique en laboratoire, trouvent les entreprises susceptibles d'être intéressées et leur vendent ensuite la "licence". « Nous avons une spécificité complémentaire ici en Alsace », explique Nicolas Carboni, président de la SATT Conectus, "c'est que nous gérons directement la recherche partenariale avec les entreprises pour le compte de nos actionnaires ». Hors CNRS. Ces actionnaires, ce sont tous les établissements de recherche d'Alsace (UHA, UdS, Insa Strasbourg, Engees, CNRS et Inserm), épaulés par la Caisse des dépôts.




« Amener les technologies aux PME »

Forte de 29 salariés, pour beaucoup détachés par ces différents établissements, et d'un budget de fonctionnement de 10M€ cette année, la SATT Conectus a investi, l'an dernier, pas moins de 5,8M€ (sur 36M à terme) dans 24 différents projets de maturation, pas seulement dans les biotechs. La maturation, c'est ce stade de la recherche où, à partir du cahier des charges d'une entreprise potentiellement intéressée par une innovation sortie d'un labo, on balise et on commence à stabiliser les process industriels, ou l'on caractérise un nouveau matériau... « La recherche publique doit être capable d'amener aux PME des technologies dont les performances ont été un minimum démontrées », explique Nicolas Carboni, « car on ne peut pas attendre des PME qu'elles prennent des risques de développement trop importants et c'est normal ». La SATT se pose donc en intermédiaire indispensable, avec cette spécificité qu'elle investit dans les technologies qu'elle revend donc ensuite en générant des revenus qui renforcent les fonds propres. Héritière du portefeuille de l'ancienne Conectus, elle a ainsi déjà vendu 14 licences en 2013. La structure a, par ailleurs, déposé ou engagé les procédure de dépôt de 41 brevets. « Nous avons aussi lancé l'an dernier une démarche de co-conception », ajoute Nicolas Carboni. Une façon de prendre le sujet à l'envers : ce sont les entreprises régionales qui font remonter aux labos, à travers la SATT, les problématiques techniques qu'elles rencontrent. A ces derniers d'y apporter des réponses. « Notre priorité, en phase avec le PIA, c'est que ces démarches bénéficient à l'Alsace, éventuellement à d'autres entreprises en France, mais nous n'excluons pas d'aller au-delà de nos frontières si le fruit de la recherche de nos laboratoires ne trouve pas preneur ici », conclut Nicolas Carboni.