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Protechnic se lance dans la production de textile pour les masques FFP2
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Protechnic se lance dans la production de textile pour les masques FFP2

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Le plasturgiste alsacien Protechnic investit 1,2 million d’euros dans deux lignes de production de textile non-tissé filtrant, utilisé dans la fabrication des masques FFP2. Il fait partie des lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt du gouvernement pour la production de matériau filtrant.

Jean-Marc Eberhardt, vice-président en charge du marketing et du développement de Protechnic — Photo : Protechnic

La PME Protechnic (CA 2020 : 25 M€, 145 collaborateurs), basée à Cernay dans le Haut-Rhin, se lance sur un nouveau marché. Le plasturgiste, spécialisé dans les impressions sur film plastique (six lignes de production) et la fabrication de film ou de textile non-tissé thermocollant (quatre lignes de production), va désormais produire du non-tissé filtrant utilisé dans la fabrication des masques. Lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt du gouvernement français pour la fabrication de matériau filtrant, il investit 1,2 million d’euros dans deux nouvelles lignes de production, dont 30 % seront financés par l’État.

"Pour notre textile non-tissé thermocollant, nous travaillons déjà avec la technologie melt-blown", explique Jean-Marc Eberhardt, vice-président de la société et responsable marketing et développement. Cette technique d’extrusion à base de polymère fondu permet de fabriquer des micro- et des nanofibres. "Lorsque la crise sanitaire est arrivée, nous nous sommes demandé si nous pouvions fabriquer du filtre", se rappelle-t-il. Or le textile filtrant est fabriqué avec des fibres d’un micron, contre 14 microns pour celles produites par la société jusqu’ici.

Le médical en ligne de mire

Il a donc fallu investir. Les deux nouvelles machines permettront de produire jusqu’à 40 tonnes de matériau filtrant par mois, utilisé pour produire des masques FFP2. Elles seront installées en juin, pour un lancement de la production industrielle en septembre. L’entreprise a prévu d’en installer deux autres si besoin.

Jean-Marc Eberhardt reste tout de même prudent. "Même si la demande est importante, il y a tout de même un risque de saturation du marché", explique-t-il. Ainsi, Protechnic vise également d’autres marchés, comme celui des pansements, déjà fabriqués avec les machines existantes, des blouses réutilisables, des blouses jetables, etc. "Le secteur médical représentait moins de 5 % du chiffre d’affaires de notre entreprise avant la crise sanitaire, il est passé à 10 %", se réjouit le vice-président.

20 % de croissance visés en 2021

Malgré la crise sanitaire, le chiffre d’affaires de la société n’a baissé que de 3 à 4 % par rapport à 2019. En 2021, Protechnic vise une augmentation de 20 % pour atteindre les 30 millions d’euros. "Sans compter l’investissement dans le non-tissé filtrant qui devrait nous rapporter un à deux millions d’euros", explique le dirigeant. 10 à 18 embauches sont prévues, en plus des 25 personnes déjà recrutées depuis le début de l’année. Avec ses films et textiles non-tissés thermocollants, la société vise également l’automobile et l’électronique, adeptes du collage à sec.

Fortement exportatrice (95 % du chiffre d’affaires en 2020 contre 93 % en 2019), Protechnic maintient également cette stratégie. En 2020, il a créé une coentreprise de six collaborateurs avec un spécialiste des colles pour chaussure et maroquinerie indien, Skicorp, à Calcutta. Il y a cinq ans, le haut-rhinois a également créé une petite unité de douze personnes en Chine, qui y transforme et distribue ses produits thermocollants. Protechnic exporte à 70 % vers l’Europe et 30 % vers les États-Unis, le Mexique ou encore la Chine.

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