Mulhouse
La société de conseil en ingénierie B-Hive mise sur la RSE pour recruter mieux
Mulhouse # Ingénierie # Management

La société de conseil en ingénierie B-Hive mise sur la RSE pour recruter mieux

S'abonner

Un peu plus de trois ans après sa création, le mulhousien B-Hive compte aujourd’hui près de 300 salariés en contrat à durée indéterminée. Ce prestataire en ingénierie a développé sa politique de responsabilité sociétale des entreprises afin de recruter mieux et à plus long terme, dans un secteur où les salariés sont très mobiles.

Maximilien Deloffre et Yann Heitz ont cofondé la société de conseil en ingénierie B-Hive en 2017 avec Emmanuel Ducoup — Photo : ©Charlotte Stiévenard

« Nous voulions proposer une approche différente du conseil en ingénierie », indique Yann Heitz, PDG de B-Hive, à Mulhouse. Avec Emmanuel Ducoup et Maximilien Deloffre, ils ont fondé cette société en 2017. Un peu plus de trois ans plus tard, elle réalise 14,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en proposant les services de ses ingénieurs dans le transport, la construction et l’industrie.

Aujourd'hui, B-Hive compte 300 salariés et prévoit d'en embaucher 150 cette année. « Les sociétés de conseil sont un bon passage pour débuter. C'est intense, il y a beaucoup de remises en question, il faut être à la page tout le temps », explique le dirigeant. En témoigne la moyenne d’âge des collaborateurs, qui tourne autour de 30 ans. Cependant, les missions éloignées du siège, le travail projet par projet dans des entreprises différentes et l’adaptation constante peuvent rendre le recrutement parfois difficile et favorise un turnover important. « Nous avons cherché à travailler sur la réduction de la rotation des salariés en proposant une politique d’entreprise plus sociale », explique le Yann Heitz. Lui-même ingénieur, il s’est basé sur sa propre expérience et celle de ses collègues, tous issus d’une génération où l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est important.

Des horaires aménagés

« Au bureau, les salariés n’ont pas d’horaires », précise le dirigeant. Alors qu'environ 20 % des effectifs sont féminins jusqu'ici, une politique de promotion et d'égalité homme-femme avec des salaires équivalents a été mise en place. Mobilité, aménagement du temps de travail, installation d'espaces de détente (comme une salle de télévision avec console) au siège de B-Hive sont autant de mesures inspirées du mode de fonctionnement de grandes sociétés comme l’américain Google ou le suisse Novartis que la PME a mises en place.

Cette politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a un coût mais, pour Yann Heitz, « le turnover est une perte de compétences, de chiffre d’affaires et d’énergie. Le fait de garder les équipes permet de maintenir les activités et les contrats et de miser sur la compétence ». Quelque 130 personnes ont été recrutées en 2020. Alors que cette politique avait été développée en interne pour faciliter les recrutements, B-Hive a décidé de la formaliser. Un audit auprès d’un organisme de certification des critères RSE est en cours.

Une croissance vigoureuse malgré la crise

Si B-Hive prévoit de recruter encore 150 personnes en 2021, il a aussi subi les conséquences de la crise du coronavirus. Sa croissance, qui reste vigoureuse, a été ralentie. L’augmentation du chiffre d’affaires en 2020 n'aura été que de 40 % contre les 100 % attendus. « Nous avons fait le choix d’être un acteur de l’ingénierie généraliste et d’avoir différents secteurs qui peuvent se compenser », explique Yann Heitz, qui analyse que « ceux qui s’en sont le mieux sortis sont l’industrie pharmaceutique et les télécommunications, portées par le déploiement des infrastructures pour la 5G et la fibre ». Ces secteurs font partie des trois premiers domaines d'activité de B-Hive en matière de chiffre d'affaires. En 2020, la PME a mis en lumière ses spécialisations en créant des divisions, dont l’une d’elles, centrée sur le secteur pharmaceutique, rassemble 60 personnes.

L’année a été également marquée par une levée de fonds de quatre millions d’euros. Les fonds d’investissement Isatis Capital et Bpifrance sont entrés au capital en equity et en obligations convertibles. Yann Heitz, qui ne communique pas sur la répartition des parts, reste actionnaire majoritaire.

Une digitalisation accrue

Cette levée de fonds doit permettre à B-Hive « d’étendre son activité dans divers secteurs, notamment dans les technologies de l’information en France et en Europe », décrit son PDG. La société, désormais installée à Mulhouse, Paris, Lyon, Marseille et Montréal, a également été poussée à la digitalisation par ses nouveaux actionnaires, alors que le télétravail s'est généralisé. En plus du réseau social interne développé par le rennais Steeple, B-Hive travaille également au développement de nouveaux axes numériques, avec l’utilisation de l’application Supermood de la société parisienne Sentimy pour évaluer le moral des collaborateurs ou le développement de l'automatisation de certaines tâches comptables.

Mulhouse # Ingénierie # Management # RSE