L’international fait grandir le groupe Richel. Sur les cinq dernières années, le fabricant de serres et d’abris pour l’agriculture, le bâtiment et l’industrie, a doublé son chiffre d’affaires, qui atteint désormais 150 millions d’euros et que cette entreprise d’Eygalières, dans les Bouches-du-Rhône, réalise à 70 % en dehors des frontières hexagonales.
"En ce moment, avec le réchauffement climatique, la serre est un outil en vogue grâce auquel il est possible d’optimiser la production agricole malgré les aléas du climat. Ainsi, malgré les problèmes d’approvisionnement de matières premières, la croissance est partout. En Asie, en Amérique, ou encore au Moyen-Orient. Seule, l’Europe a marqué un très net repli depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine", confie Brice Richel, directeur commercial export de l’entreprise.
La crise sanitaire a également contribué au développement de l’activité. "Les pays se sont rendus compte de leur dépendance en termes alimentaires et beaucoup ont décidé d’investir afin de produire en local. Des agriculteurs et des investisseurs ont ainsi lancé de nouveaux projets de serres sophistiquées, dotées d’équipements permettant de contrôler la consommation d’eau, la quantité de chauffage", détaille Brice Richel. Ainsi, en Roumanie, l’entreprise a récemment réalisé un projet de près de 6 millions d’euros d’investissement pour lequel elle a mis en place trois hectares de serres en verre, qui devraient prochainement s’étendre à 12 hectares. "Nous sommes présents depuis près de 20 ans en Roumanie où nous réalisions des serres en plastique et nous avons été contactés, via notre agent, par des producteurs qui souhaitaient mettre en place un projet de serre hightech, en verre, pour produire des tomates". Une solution a été apportée en partenariat avec l’entreprise voisine Gautier Semences, basée à Eyragues.
600 projets de serre par an
Le groupe compte aujourd’hui 350 salariés, répartis sur deux sites : 200 à Eygalières, siège social et site industriel, où sont fabriqués les structures tubulaires des serres, et 70 à Angers, où l’entreprise compte depuis 2007 une équipe dédiée à la partie ingénierie de son activité. "Nos serres sont en quelque sorte livrées à nos clients en kit. Nous concevons l’ensemble, nous conseillons et assistons le client dans l’installation et la mise en route de nos produits, mais chaque élément (structures métalliques, équipements, canalisations…) est distribué de façon indépendante", poursuit Brice Richel.
Chaque année, le groupe traite en moyenne 600 projets d’installation de serres représentant près de 400 hectares par an. Pour les mener à bien, elle dispose de 15 bureaux commerciaux et de 50 chargés d’affaires et superviseurs techniques. Au total, près de 300 conteneurs par an quittent les deux sites de l’entreprise, via les ports de Marseille et du Havre, pour 95 pays dans le monde. "À ce volume, s’ajoutent également près de 300 conteneurs envoyés directement par nos fournisseurs. Les serres sont de plus en plus techniques. Demain, elles seront connectées aux énergies renouvelables et dotées d’intelligence artificielle capable de les rendre quasi autonomes… Les projets sont en revanche beaucoup plus coûteux. Il y a 20 ans nous travaillions sur des dossiers à 5 millions d’euros, désormais les enveloppes sont plutôt de 20 millions d’euros", indique Brice Richel.
