Le terme exact est « cupules ». Il s’agit de petites éprouvettes, indispensables au processus de tests de dépistage du Covid-19, et qui font aujourd’hui défaut aux laboratoires d’analyses médicales. Il y a deux semaines, le directeur du laboratoire Cerballiance Côte d’Azur (CA 2018: 41,2 M€) , le docteur Vincent Raimondi, a donc fait appel à l’expertise de Volumic 3D pour l’aider à pallier cette pénurie qui sévit à l’échelle mondiale.
Un millier de cupules imprimées en trois jours
« À la suite de croquis que Cerballiance nous a présentés, nous avons mené des tests en interne avec nos partenaires de la Ferme 3D à Saint-Rémy-de-Provence qui dispose de 25 machines et qui a une bonne expérience en matière d’étanchéité, critère technique indispensable. Les tests ont ensuite été concluants en laboratoire », raconte Stéphane Malausséna, dirigeant de Volumic 3D. « Tout cela a été fait en quelques jours à peine. Ainsi, la semaine dernière, nous avons imprimé un millier de ces éprouvettes. Notre but est de passer à une production de 5 000 à 10 000 cupules par semaine. Nous passons en phase de petite industrialisation. » Cerballiance Côte d’Azur gère de son côté la répartition au sein de son groupe (600 laboratoires en France).
« Il y a des choses très positives qui se passent aujourd’hui dans la 3D, c’est un mouvement global. »
En tant que fabricant d’imprimantes, Volumic 3D (15 salariés, CA 2019 : 1,8 M€) possède le stock nécessaire à la réalisation de ces précieuses pièces.
Depuis le début de la crise, l’entreprise fonctionne en équipe réduite. Sur la quinzaine de salariés, seules deux personnes sont présentes, dont le dirigeant lui-même. Un autre collaborateur gère les expéditions. Pour faire face à la demande spécifique de Cerballiance, la société niçoise a réduit par ailleurs ses capacités de fabrication de machines. « Nous ne sommes pas dans une phase commerciale, nous préférons attendre. Nous ne voulons pas faire prendre de risques sanitaires à nos salariés en les faisant revenir. Répondre à l’engouement pour l’impression 3D est une réflexion que nous mènerons après. »
D’autres projets en cours
En attendant, dans cette phase d’urgence, Volumic 3D ne refuse aucune sollicitation, pourtant très nombreuses aujourd’hui. Fort de sa quarantaine d’imprimantes, l’entreprise travaille donc en parallèle sur d’autres projets. « Nous avons encore de l’énergie ! », reprend Stéphane Malausséna. « Nous coordonnons, par exemple, les efforts menés autour de la fabrication des visières de protection. Nous travaillons plus profondément sur l’impression de respirateurs ainsi que de pièces de remplacement pour respirateurs, ou encore sur des valves pour les masques de plongée Décathlon. Tout va très vite. Il y a des choses très positives qui se passent aujourd’hui dans la 3D, c’est un mouvement global. »
C’est en effet tout le secteur de la fabrication additive qui fait aujourd’hui ses preuves en France, apportant des réponses rapides et concrètes à des problématiques jusqu’alors inédites. « Et ce, localement », souligne Stéphane Malausséna. « Nous voyons ce qui se passe quand nous sommes trop dépendants de fournisseurs lointains. » Et c’est aussi, localement, tout un réseau qui est prêt à fonctionner. Ainsi, des clients, en possession d’imprimantes 3D « made in Nice » de Volumic, proposent à l’entreprise de mettre à disposition leurs machines pour participer à l’effort national.