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Avant de s’exporter, le Comptoir de la Rose fleurit dans les Alpes-Maritimes
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Avant de s’exporter, le Comptoir de la Rose fleurit dans les Alpes-Maritimes

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Après une levée de fonds de 700 000 euros, le Comptoir de la Rose a ouvert une quatrième boutique sur la Côte d’Azur. L’entreprise grassoise cultive, récolte et transforme ses roses en produits alimentaires et cosmétiques. Née il y a deux ans, elle prévoit déjà un développement à l’international.

Après une carrière dans la communication, Stéphanie Aufrère a cofondé Le Comptoir de la Rose avec le rosiériste grassois Larry Passetti — Photo : Olivia Oreggia

Après Grasse, où l’entreprise est née en 2020, le centre commercial Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var et Cannes, c’est à Nice que le Comptoir de la Rose vient d’ouvrir sa quatrième boutique. Tout y est consacré à la "reine des fleurs", sous forme de produits alimentaires et de cosmétiques.

"Notre cœur de métier est l’épicerie fine à la rose naturelle, c’est ce qui fait la différence car nous n’utilisons pas d’arômes, explique Stéphanie Aufrère, qui a fondé l’entreprise avec le rosiériste Larry Passetti. Notre valeur ajoutée se trouve dans la verticalité du métier : ce sont nos roses et nos recettes."

Circuit ultracourt

Pour les apprécier, il faut d’abord oublier ses souvenirs gustatifs en matière d’aliments "à la rose". "Dans l’inconscient collectif perdure cette notion de goût savonneux, dégoûtant. Nous devons sortir de ce vieux souvenir et rééduquer sur un goût naturel de la rose, des produits subtils et équilibrés", plaide le dirigeant.

La marque se décline en une centaine de références. Du poivre au miel, la rose est travaillée en circuit ultracourt avec des produits des Alpes-Maritimes : les fraises qui lui sont associées viennent de Mouans-Sartoux, les tomates de Pégomas, les oignons rouges de Tourrettes-sur-Loup… Toute l’épicerie fine est fabriquée dans l’atelier grassois de l’entreprise, et les salariés (une quinzaine à ce jour) cultivent, récoltent, font sécher et trient les fleurs à la main. Le reste se fait chez des sous-traitants locaux. Le parfum d’ambiance est fabriqué chez un parfumeur à Grasse, la bière est brassée à Antibes, le rhum est assemblé à Mougins.

Stabiliser avant de réaccélérer en 2023

Avant l’été, le Comptoir de la Rose a bouclé une première levée de fonds de 700 000 euros, opérée par le fonds azuréen Rise Partners auprès de business angels et de Région Sud Investissement. De quoi ouvrir ses deux dernières boutiques, recruter et aménager son laboratoire, passant ainsi en à peine deux ans d’existence d’un modèle "super artisanal au semi-industriel".

Une transition qui ne s’est faite pas sans douleur. "Il faut maîtriser ses ressources humaines, passer de 2 à 15 personnes avec toutes les responsabilités qui vont avec, maîtriser ses ressources techniques, sa matière première, sa stratégie… et tout cela en même temps", témoigne Stéphanie Aufrère, qui se donne ainsi le temps sur les mois à venir de stabiliser cette progression. "Une fois notre marché confirmé, nous pourrons partir en France et à l’international en 2023. Nous devons maîtriser notre logistique." Pour cela, une deuxième levée de fonds sera nécessaire.

En attendant, le Comptoir de la Rose veut se faire connaître auprès de la clientèle locale de même qu’en BtoB pour les cadeaux d’entreprise. Un autre chantier l’attend pour que son site internet soit multilingue. "L’objectif est que la vente en ligne égale l’activité d’une boutique et qu’elle prenne le pas d’ici cinq ans sur la vente physique."

La jeune entreprise grassoise devrait dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires cette année et vise une croissance de l’ordre de 20 à 30 % minimum en 2023.

Grasse # Agroalimentaire # Chimie # Commerce # Services # Artisanat # Levée de fonds # International