Sylvia Bréger est criminologue et comportementaliste. Son quotidien oscille entre le monde judiciaire et celui de l’entreprise qui est soucieuse de mieux comprendre son écosystème. La conférencière était l’invitée du Vannes Morbihan Business Club, en partenariat avec Le Journal des Entreprises.
Quels peuvent être les liens entre votre métier de criminologue et le monde de l’entreprise ?
La partie criminelle est l’un de mes registres mais j’interviens aussi pour parler du comportement humain au sens large et notamment dans le monde de l’entreprise. L’entreprise a besoin de comprendre l’ensemble de ses composantes : ses salariés comme ses dirigeants mais aussi l’ensemble de ses interlocuteurs pour mieux vendre, mieux négocier. Pour cela, il faut connaître certaines bases et c’est là où je peux intervenir. Je peux aider les entreprises à mieux cerner ce que veulent leurs interlocuteurs. Une fois que nous avons établi cela, elles peuvent aller vers de meilleures interactions. C’est valable dans toutes les entreprises. Aujourd’hui, dans mon métier, les interventions en entreprise sont devenues mon activité principale. Je continue d’intervenir auprès de la police et de la gendarmerie mais la demande du secteur privé est aujourd’hui très forte. Cela s’explique parce que c’est l’humain qui est au cœur de l’entreprise.
Quelles sont les demandes les plus fréquentes que vous adressent les entreprises ?
Ces demandes sont très variables. Le non-verbal est un sujet qui revient souvent car il est présent dans toutes les interactions et souvent les personnes ne savent pas comment l’analyser, voire elles en font de l’interprétation personnelle. Il y a des idées véhiculées sur le non-verbal et qui ne sont pas justes. Mon rôle est donc d’expliquer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Les entreprises me sollicitent aussi sur un volet lié à la remotivation. Pour beaucoup de sociétés, il n’est pas aisé de remobiliser les équipes après le Covid. J’interviens auprès de ces publics avec une conférence que j’avais préparée pendant le confinement.
Il y a aussi le sujet de la détection du mensonge. Cela s’adresse plus à un public RH ou en lien avec la clientèle, des domaines où il ne faut pas se faire flouer par un mensonge. À chaque fois, j’apporte des clés pour savoir rebondir. Il faut savoir que l’on n’a pas encore de réponses validées scientifiquement pour détecter le mensonge.
Quelles entreprises font appel à vous ?
C’est très vaste. J'interviens en France et un peu en Suisse et en Belgique. J’ai des cabinets d’avocats, des soignants, des entreprises spécialisées dans la vente, des réseaux d’affaires… pour passer un bon moment, avoir des clés qui répondent à leurs interrogations. L’objectif est que ces publics puissent ensuite cerner, dans le bon sens du terme, qui ils ont en face d’eux pour mieux interagir avec leurs interlocuteurs, mieux communiquer. Les dirigeants ont aussi à cœur de mieux comprendre leurs salariés pour que ceux-ci se sentent mieux dans l’entreprise.
