Morbihan
Yannick Bian, directeur BSH : "Breizh Sailing Holding change de division "
Interview Morbihan # Naval # Fusion-acquisition

"Breizh Sailing Holding change de division "

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Breizh Sailing Holding (Kenkiz Marine, Etelium et Chantier Bretagne Sud) rejoint le groupe varois Acti. Pas de révolution prévue puisque Yannick Bian, fondateur et dirigeant des trois entreprises de Belz, reste aux commandes. Ce rapprochement ouvre des opportunités de croissance et de complémentarité géographique au nouvel ensemble.

Yannick Bian, dirigeant de Breizh Sailing Holding, se réjouit d'avoir rejoint le groupe varois Acti. — Photo : Ségolène Mahias

Pourquoi avoir pris la décision de céder Chantier Bretagne Sud, Kenkiz Marine et Etelium ?

Yannick Bian : C’est un choix. Ce n’est pas un choix économique car notre carnet de commandes est important mais une orientation afin de poursuivre notre développement. Nous avions quatre offres d’acquisition. Pourquoi Acti ? Nous avons les mêmes passions et nous partageons les mêmes valeurs que Romuald Seillier, le dirigeant du groupe. Acti est un groupe de 250 personnes. Il intervient en chaudronnerie et tuyauterie pour le secteur naval militaire, civil mais aussi l’industrie. Il y a une vraie complémentarité. Autre argument pour notre holding : nos contrats nous amenaient à être de plus en plus présents sur la façade sud de la France où est basée Acti. Nos commandes grossissent aussi en matière de chiffre d’affaires. Il devenait nécessaire de s’adosser à un groupe structuré. En rejoignant Acti, Breizh Sailing Holding change de division.

Quel sera votre rôle ?

Y. B. : La cession portait sur l’ensemble. J’en faisais partie. Je reste mandataire social. Au quotidien, il n’y a pas de grande différence. Le challenge est passionnant : je gagne du temps car je peux m’appuyer sur les fonctions transverses. Ce temps est du temps commercial mais aussi du temps pour des projets innovants, ce qui reste une des marques de fabrique de Chantier Bretagne Sud. Mon rôle consiste aussi à faire le lien avec nos clients et à leur expliquer le projet. La quasi-totalité d’entre eux a rencontré la direction d’Acti. Les retours de nos clients sont très positifs. Il n’y a pas de changement de cap. Les produits, les services demeurent les mêmes, tout comme l’état d’esprit. Ce qui change, c’est juste la taille du bateau !

Quelle est la feuille de route des trois entités morbihannaises ?

Y. B. : Chantier Bretagne Sud a la particularité d’être un chantier naval classique qui s’est aussi engagé dans la transition énergétique. Nos innovations renvoient à des prototypes d’hydroliennes comme les tests que nous avons pu effectuer avec Guinard Énergies (29). Cela renvoie également aux bateaux à propulsion électrique avec pile à hydrogène que nous développons. Nous avons une vraie appétence pour l’innovation. Là, avec Acti, nous allons passer des innovations à la fabrication en série. 60 % de l’activité est dédiée à la construction de prototypes ; le reste concerne des bateaux professionnels ou de servitudes. Kenkiz Marine conserve ses activités de vente de matériel de plongée et de bateaux en BtoC. Enfin, Etelium devient une marque pour les bateaux à coque d’aluminium que nous construisons. Les trois entreprises pèsent 3 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 18 salariés.

Des investissements sont-ils prévus ?

Y. B. : Depuis 7 ans, date de la reprise de Chantier Bretagne Sud, j’ai toujours investi. L’enveloppe moyenne annuelle est de 250 000 euros. Actuellement, nos investissements concernent les outils de soudure et de pliage. L’augmentation des capacités de stockage est également d’actualité. À moyen terme, il va falloir industrialiser l’outil donc construire ou rénover. Compte tenu de notre situation en bord de ria, le sujet n’est pas le plus simple qui soit.

Quid d’un autre site ?

Y. B. : Il est trouvé. Chantier Bretagne Sud investit la rive gauche du Scorff à Lorient. Nous bénéficions d’une autorisation d’occupation temporaire de 3 000 mètres carrés dans un ancien abri bétonné. Nous allons occuper une alvéole aux côtés de l’entreprise Ismer, qui est spécialisée dans les travaux maritimes, fluviaux et sous-marins. Nous réalisons d’ailleurs conjointement des travaux d’électricité sur site. Nous espérons être opérationnels en mars.

Pourquoi avoir choisi cet emplacement ?

Y. B. : Il répond à deux objectifs. Le premier est de pouvoir mettre à l’eau nos bateaux innovants toute l’année. Là où nous sommes actuellement, il nous faut composer avec la barre d’Etel, bien connue des navigateurs pour être une zone potentiellement dangereuse. Le second objectif renvoie à la cession à Acti. Nous voulons être à proximité immédiate de Naval Group et de Kership (Piriou - Naval Group) pour les accompagner dans la construction métallique comme le fait Acti dans le sud. Nous pourrons leur proposer nos services de chaudronnerie et de tuyauterie. À terme, nous aurons une vingtaine de personnes sur ce site. Acti donne confiance : nous recevons déjà des CV.

Quels sont les projets à plus long terme ?

Y. B. : Sur notre site actuel, nous allons continuer la fabrication de bateaux ou de produits innovants comme les hydroliennes marines. Des projets de croissance externe sont à l’étude. Ils concernent des activités complémentaires. Avec Acti, nous souhaitons vraiment créer un pôle Ouest avec une présence de proximité pour des clients actuels et nouveaux. Le groupe est très implanté dans le Sud de la France mais aussi en Corse et en Guadeloupe.

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