« Je ne sais pas si le crowdfunding est une bonne idée mais je sais que c'est une idée qui mérite d'être tentée. Parce que le crowdfunding représente une partie du job que nous sommes susceptibles de faire un jour, parce que le monde bouge de façon extraordinairement forte et que nous ne pouvons pas le laisser évoluer sans nous », déclare Olivier de Marignan, directeur général de Banque Populaire Atlantique. C'est dans cet esprit que, fin 2013, il confie à Ulric Le Grand, un salarié de la BPA passé par la création d'une start-up dans le numérique, du temps, un budget et deux collaborateurs « un peu décalés » pour réfléchir à un projet. Après avoir dressé le constat que le marché des plateformes de dons était occupé par des acteurs comme Ulule ou Kisskissbankbank, que faire du prêt participatif était compliqué pour une banque, le projet s'oriente vers une plate-forme de financement participatif en capital.
Amorçage
« Financer la phase d'amorçage, c'est compliqué pour des porteurs de projet. Au stade où l'idée a pris corps, que les premiers risques sont levés mais qu'il n'y a pas ou peu de chiffre d'affaires, la " love money " ne suffit plus et les prêts bancaires ne sont pas adaptés. Surtout si l'idée est novatrice et les marchés difficiles à appréhender. Restent alors les business angels et le crowdfunding pour accompagner en capital les entrepreneurs et leur permettre de pousser plus loin leurs projets », explique Ulric Le Grand. Dans cette perspective, la Banque Populaire Atlantique a créé, en octobre 2014, Proximea, filiale à 100 % du groupe Banque Populaire et placée sous la direction d'Ulric Le Grand. Proximea s'adresse aux porteurs de projets et aux investisseurs de Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Vendée, Morbihan et Finistère.
Proximité
Comme son nom l'indique, Proximea souhaite intervenir, dans une logique de proximité, pour rapprocher les entrepreneurs et les investisseurs de son territoire. « Un retour aux sources pour une banque coopérative comme la nôtre, née de la volonté d'entrepreneurs de se réunir pour financer l'économie locale Ce que les banques parisiennes ne faisaient pas. Via internet et les réseaux sociaux, nous rendons populaires le métier de business angel », commente Olivier de Marignan. Proximea interviendra dans tous les secteurs d'activité, pour des levées de fonds allant de 150.000 à un million d'euros.
Trois millions d'euros en 2015
Proximea, qui attend d'ici la mi-avril l'agrément de l'AMF, a pour ambition de concrétiser trois dossiers en 2015 pour un montant global de trois millions d'euros levés. « Nous avons la volonté d'être très sélectifs dans les projets que nous accompagnerons. Nous apportons des capitaux mais aussi du conseil et de la visibilité », précise Ulric Le Grand. Parmi les trois entreprises accompagnées par Proximea en 2015 figure la société 10-Vins, spécialisée dans la vente de vin en ligne, qui souhaite lever 400.000 à 600.000 euros via la plateforme. « Je crois qu'à terme le crowdfunding va se développer. Quand les acteurs seront plus nombreux, chaque plate-forme pourrait ainsi être amenée à se spécialiser dans des écosystèmes, tel que la gastronomie ou le monde marin, secteur dans lequel le Groupe Banque Populaire a une expertise forte via le Crédit Maritime », analyse Olivier de Marignan.
Proximea
(Saint-Herblain, 44) 02 51 80 33 87
