En rouvrant leur parc automobile le 11 mai dernier, Hervé et Christophe Glinche ne s’attendaient pas à un tel redémarrage. Les deux frères ont en effet écoulé en deux semaines plus de 200 véhicules depuis leur site d’Écommoy, au sud du Mans. « C’est inattendu, nous n’en avons jamais autant vendu ! De 900 véhicules en stock le 11 mai, nous en comptons 682 au 26 mai. Le confinement n’a pas remis en question les achats de voitures », indique Christophe Glinche, cogérant de Glinche Automobiles.
Ce stock, c’est la force de cette entreprise familiale employant 46 personnes pour 52 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle écoule ainsi 4 000 véhicules par an, à 98 % neufs. Des automobiles d’importation européenne que la PME sarthoise propose à des tarifs de 30 à 40 % inférieurs aux prix du marché national. Une vraie force pour Glinche Automobiles qui dispose ainsi à l’année de centaines de véhicules prêts à la vente sur son site de 3,5 hectares d’Écommoy.
Le marché des entreprises pour amortir la chute
Ce stock a permis au distributeur d’amortir la crise née de l’épidémie de Covid-19. Son activité a en effet dévissé de 50 % en mars, puis de 60 % en avril. « La première semaine de confinement a été un véritable coup de massue, se remémore Christophe Glinche. Nous avons gardé un effectif réduit, dont l’équipe communication avec laquelle nous avons réfléchi à une offre dédiée aux entreprises. Elles avaient toujours des besoins au cours de cette période. » Glinche Automobiles disposant d’un parc de 300 utilitaires, fourgons, bennes, ou encore véhicules frigorifiques, que les deux frères ont donc commercialisé en ligne. «
Vente en ligne et service de livraison
Nous y pensions depuis un moment, nous avons sauté le pas. Un parcours client sur internet a été créé avec vidéo du véhicule et visioconférence avec les commerciaux pour un achat en ligne. La livraison est assurée ensuite dans un rayon de 150 kilomètres, dans le respect des gestes barrières et de désinfection du véhicule. » Ainsi, la PME sarthoise revendique la commercialisation de 53 utilitaires durant la période de confinement. « Nous avons aussi vendu des voitures en ligne, dont une à Denver aux États-Unis pour un expatrié rentrant en France ! »
Avenir incertain
Si Glinche Automobiles a pu également compter durant le confinement sur la commercialisation de son stock en marque blanche par des garages de toute la France, ses dirigeants gardent néanmoins un pied à proximité du frein. L’activité, soutenue par le beau démarrage en sortie de confinement, ne devrait afficher qu’un retrait de 15 % en mai avant de se tasser dans les prochains mois. « Les ventes actuelles sont des achats différés, la demande va vite se calmer. D’autant qu’il faut s’attendre à un ralentissement à venir de la consommation et à une hausse des prix dans l’automobile. Les constructeurs veulent récupérer leurs marges… » Grâce un bon démarrage de début d’année, Glinche Automobiles table sur un niveau d’activité 2020 comparable à celui de l’an passé.
