AppCell se positionne en nouveau concurrent de l'Asie
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AppCell se positionne en nouveau concurrent de l'Asie

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AppCell, à Beaucouzé, a développé un savoir-faire rare, qui mêle l'assemblage de matières différentes, leur découpe et leur mise en forme. Active sur des marchés variés, elle a conçu son propre masque vendu depuis le début de la crise sanitaire à 7 millions d'exemplaires.

Jean-Pierre Billiard, Denis Ménoret et Matthieu Billiard ont fondé AppCell en 2017 — Photo : Olivier Hamard

Lauréate du fonds Territoire d'industries, l'entreprise AppCell, à Beaucouzé, va investir 900 000 euros sur deux ans. Objectif : renforcer son parc de machines pour se diversifier. Créée en 2017, la PME emploie aujourd'hui une vingtaine de personnes et devrait compter 30 collaborateurs en 2022. " Nous réalisons la transformation et l'assemblage en couches superposées de matériaux, pour la plupart non tissés à base de fibres de polyester, explique Matthieu Billiard, cofondateur d'AppCell avec son père Jean-Pierre et Denis Ménoret. Nous assurons aussi la découpe des produits et les mettons en forme. La réunion de ces trois métiers est très rare en Europe. " Ce qui ouvre des marchés très vastes à la PME qui a vu son chiffre d'affaires passer de deux à trois millions d'euros entre 2019 et 2020. Avec pour l'heure des clients quasi exclusivement français, elle fabrique aussi bien des plaques de toiture isolantes ou des dalles de plafond pour le bâtiment, des habillages pour les véhicules de loisirs, des filtres pour l'industrie médicale ou encore des garnitures complètes pour des produits de maroquinerie. " Tous ces secteurs nous font monter en exigence et nous permettent d'innover ", assure Matthieu Billiard.

Réduire les coûtspour concurrencer l'Asie

Innover est en effet un des maîtres-mots de la stratégie d'AppCell, L'entreprise a, par exemple, travaillé avec la société nantaise Gaspard pour intégrer des capteurs dans la mousse de coussins de fauteuils roulants et prévenir les escarres. Elle réfléchit aussi en permanence sur de nouvelles techniques d'assemblage, avec deux exigences : l'impact écologique et la compétitivité.

" Nous travaillons avec différentes matières premières qui viennent pour les deux tiers de France et pour le reste d'Europe, dont 50 % de plastique recyclé, et réalisons les assemblages avec des colles sans solvant en consommant peu d'eau, précise Matthieu Billiard. Les transformer localement a un faible impact carbone, pour le transport par exemple, nos techniques génèrent moins de pertes de matières pour nos clients. Cela réduit nos coûts et on peut ainsi concurrencer des produits d'Asie ou d'Europe de l'est. Nous passons beaucoup de temps à imaginer comment fabriquer ce qui est importé." Pour exemple, les masques en polyester non tissé, homologués et avec d'importantes performances en matière de respirabilité, que la PME a conçus dès le début de la crise sanitaire : elle en a vendu 7 millions, pour beaucoup dans l'industrie agroalimentaire. Uniquement en France mais des demandes arrivent aussi de l'étranger.

" À 9 centimes le masque, nous sommes restés cohérents en termes de prix pour nous inscrire sur le long terme, indique Matthieu Billiard. Nous aurions pu les vendre beaucoup plus chers mais nous voulons conserver ces clients après la crise. Et nous avons prouvé qu'on pouvait fabriquer à un coût similaire, voire inférieur, à des produits d'importation. " AppCell travaille même maintenant sur un nouveau type de masque et veut encore en réduire les coûts, pour parvenir à 6 centimes l'unité.

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