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Anjou Electronique veut surfer sur la vague de la reprise
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Anjou Electronique veut surfer sur la vague de la reprise

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Après deux belles années, l’entreprise longuéenne créée il y a 40 ans compte bien poursuivre le redressement entamé depuis 2015. Cette année devrait être pour Anjou Electronique synonyme d’embauches et de diversification de son activité.

Anjou Electronique, filiale du groupe Ametra, réalise l'intégration électrique de composants dans des harnais ou des coffrets électriques — Photo : Olivier Hamard JDE

En 2009, Anjou Electronique entamait un plan de sauvegarde, dans un secteur rendu délicat par la crise financière. A l’époque, la filiale du groupe familial Ametra, dont le siège est à Paris et qui compte environ 600 personnes, employait 140 salariés dans son usine de Longué. Descendue à 110, l’entreprise est parvenue à sortir de ce plan de sauvegarde en 2015, plus tôt que prévu. Ce qui a rassuré ses donneurs d’ordres : Anjou Electronique a réalisé en 2017 le meilleur chiffre d’affaires de son histoire, avec 13,5 millions d’euros. 160 personnes y travaillent, dont une quarantaine d’intérimaires, et l’entreprise devrait prochainement intégrer 7 personnes. A l’effectif longuéen, s’ajoutent 80 salariés qui travaillent sur le site tunisien d’Anjou International.

Un contrat de 2 millions d'euros pour le métro de Doha

Anjou Electronique s’est fait une place dans le secteur de l’assemblage pour la réalisation de harnais ou de coffrets électriques. A partir des composants fournis par le prescripteur, l’entreprise en réalise l’intégration électrique. Un savoir-faire reconnu par une clientèle composée à 45% de grands noms de l’aéronautique et pour la même proportion du secteur de la défense : Dassault, Thalès, Ariane Groupe… Les 10% restant étant composés de clients d’autres secteurs d’activité. Ce pourcentage, l’entreprise compte bien le développer, tout en conservant ce socle de donneurs d’ordres qui lui apporte une partie de commandes récurrentes et une autre pour lesquelles il faut savoir mettre en avant ses compétences face à d’autres sous-traitants : « Pour exemple, précise Arnaud Goulet, directeur général d’Anjou Electronique, le groupe Thalès nous commande environ 1 million d’euros de travail chaque année. L’an passé, nous avons réalisé pour lui 2 millions d’euros de commandes supplémentaires. La moitié de nos activités se fait de manière récurrente et l’autre moitié le plus souvent avec des clients actifs mais sur des appels d’offre. Avec Thalès, nous avons ainsi cette année remporté un contrat important pour la réalisation de 200 baies destinées à la construction du métro de Doha. Et au mois de mai, nous intégrerons un nouveau commercial dans notre équipe, à qui nous allons justement demander d’aller chercher de nouveaux marchés, en plus de ceux de l’aéronautique et de la défense, pour diversifier notre activité. » Si la quasi-totalité des clients d’Anjou Electronique sont des groupes français, ces derniers travaillent aussi à l’international, manière indirecte pour l’entreprise longuéenne d’exporter son savoir-faire, comme pour l’assemblage de ces baies qui rejoindront la capitale du Qatar. « Et on peut imaginer que ce contrat va en générer d’autres », espère Arnaud Goulet.

Sous-traiter en apportant des solutions

Actuellement, les secteurs historiques pour lesquels travaille Anjou Electronique sont plutôt porteurs. « Les marchés de l’aéronautique, depuis 2010, et celui de la défense depuis 2016 sont bien repartis, se réjouit Arnaud Goulet. Et nous avons plusieurs atouts à faire valoir auprès des grands groupes avec qui nous travaillons : nous apportons un vrai savoir-faire, car l’intégration électrique nécessite des procédés et des méthodes industrielles particuliers. La taille intermédiaire de notre entreprise permet de la souplesse et une vraie réactivité. De plus, depuis plusieurs années, nous avons évolué pour davantage accompagner nos clients et offrir des compétences dans notre domaine spécifique. Nous travaillons étroitement avec le secteur ingénierie d’Ametra et avons aussi créé ici un bureau d’études pour mieux les assister et donner une réelle plus-value à ce que nous pouvons leur apporter. »

7 recrutements dans les prochains mois

Avec 160 personnes, Anjou Electronique est presque aujourd’hui un peu à l’étroit, dans ses locaux historiques de la zone industrielle de la Métairie. On y a même récemment transformé des bureaux en atelier supplémentaire. L’entreprise travaillant beaucoup en petites séries, avec des technologies différentes, elle se constitue en îlots de travail : « Nous œuvrons pour améliorer les conditions des salariés, précise Arnaud Goulet. Les ateliers sont entièrement climatisés, nous avons investi dans des écrans plats sur les espaces de travail pour que l’information transmise soit à jour et de qualité. Nous visons aussi à éviter les troubles musculosquelettiques et avons mis en place matin et soir, avec un médecin du travail qui a formé des salariés, des séances d’échauffement et d’étirement. » Actuellement, Anjou Electronique compte 7 personnes en phase de recrutement. Il y a 6 mois encore, elle comptait 140 salariés, soit 20 de moins qu’aujourd’hui: « Nous formons les futurs salariés pendant trois mois avant leur intégration, précise Arnaud Goulet. Nous sommes centre de formation et menons un partenariat avec Pôle Emploi et une agence d’intérim. Il est possible que dans le courant de l'année nous recrutions encore plusieurs personnes, »

Chaque semaine et jusqu’en juin, 7 baies sortent d’Anjou Electronique pour rejoindre le chantier du métro de Doha. Avec cette ligne supplémentaire à sa carte de visite et l’apport d’un nouveau commercial, l’entreprise compte bien aller chercher de nouveaux clients pour continuer sur la lancée de son redémarrage, il y a bientôt 3 ans.

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