Pourquoi la Coopérative Welcoop (366 M€ de chiffre d'affaires, 1 800 salariés) a choisi d’offrir à ses salariés la possibilité de se faire vacciner contre la grippe au sein même des locaux de l’entreprise ?
C’est une opération que l’on réitère depuis plusieurs années. Nous sommes une coopérative de santé et nous sommes attachés à la santé de nos collaborateurs et de nos concitoyens. C’est notre mission. Leur faciliter l’accès à la vaccination, puisqu’il y a juste à aller dans une salle se faire vacciner, c’est plus simple, plus souple et donc ça doit favoriser une adhésion au principe de la vaccination qui n’est pas forcément un réflexe aujourd’hui pour tout le monde, par rapport à la grippe. En résonance, pouvoir aussi évangéliser un peu : le collaborateur s’est fait vacciner, il va peut-être en parler à ses parents ou à ses grands-parents, etc. Donc c’est aussi contribuer à notre mission de prévention. Ensuite, il y a un deuxième point qui concerne tous les employeurs, c’est que parmi les personnes vaccinées, il devrait y avoir forcément moins de malades, donc moins d’absentéisme lié à la grippe.
Le siège du groupe abrite plus de 350 collaborateurs. Combien se font vacciner ?
Dans les métiers du groupe, nous sommes aussi hébergeur de données de santé et nous sommes très attachés à la sécurité des données, leur protection, au respect du cadre fixé par le RGPD. On peut savoir combien de personnes sont venues se faire vacciner mais pas qui elles sont. En moyenne, on table sur 50 personnes qui se font vacciner, dont 7 ou 8 de la direction pour montrer l’exemple.
Pourquoi avoir fait le choix de faire appel à une société extérieure, Libhéros, plutôt qu’un service de santé au travail ?
Nous avons fait ce choix en raison du service informatique proposé, simple d'utilisation pour nos salariés et confidentiel. Les services de santé au travail, je les sollicite plutôt dans le cadre d’un aménagement de poste, pour une personne en situation de handicap par exemple.
L’opération est gratuite pour les salariés. Combien cela coûte à l’entreprise ?
La société Libhéros met à disposition la plateforme de prise de rendez-vous. Welcoop rémunère l’infirmière libérale et fournit les vaccins, qui sont livrés via une de nos filiales. Au total, pour une journée comme cela, il faut compter 1 500 euros.
Menez-vous d’autres actions concernant la santé de vos collaborateurs ?
Lors du Covid, nous n’avons pas eu la possibilité, légalement, d’organiser une vaccination sur site. Par contre, nous avons incité les collaborateurs à aller se faire vacciner, en étant purement factuels. Lors d'Octobre Rose (campagne de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche), nous autorisons les collaboratrices à s’absenter pour un dépistage du cancer du sein pendant leur temps de travail, sans que ce soit décompté.
Concrètement, faire attention à vos salariés, c’est un atout pour recruter ?
Bien sûr. En termes d’attractivité et de fidélisation, c’est très important. Évidemment, si nous ne proposons pas le bon salaire, nous ne pouvons pas recruter. Mais proposer de travailler dans la santé, avec deux ou trois jours de télétravail, une salle de sport, un cadre plutôt sympa et des valeurs importantes véhiculées par le management, tout cela permet de faire basculer un choix. Sur certains métiers en forte tension, c’est compliqué. On y arrive, mais on voit que nos temps de recrutement ont augmenté, et nos coûts aussi. Quand vous avez des entreprises luxembourgeoises, allemandes, anglaises, qui embauchent à des niveaux de rémunération stratosphériques avec du 100 % télétravail, c’est compliqué.
