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Two-i analyse les émotions pour prévoir les comportements
Metz # Innovation

Two-i analyse les émotions pour prévoir les comportements

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Julien Trombini et Guillaume Cazenave, fondateurs de la société Two-i, développent une technologie d'analyse des émotions humaines qui séduit des villes et des stades. En un an d'existence, les deux associés ont levé près d'un million d'euros de fonds pour poursuivre leur développement et doubler leurs effectifs.

— Photo : Jonathan Nenich

Quitter Londres pour se baser à Metz. Voilà un pari qui a de quoi surprendre. Pourtant Julien Trombini et Guillaume Cazenave, fondateurs de la société Two-i, à l'origine d'une technologie d’analyse des émotions humaines, ne se sont pas trompés d’itinéraire : « Nous sommes venus ici pour des raisons de coût et on savait que Metz serait une ville propice pour créer notre structure. Ici, nous avons découvert un écosystème parfait pour les start-up », assure Julien Trombini, président.

Lancé en juillet 2017, Two-i fournit une information quantitative, continue dans le temps et qualifiée. « C’est un outil intelligent qui édite des règles statistiques permettant de prévoir le comportement et d’optimiser la communication. Il indique de manière anonyme le genre et l’âge, et permet de voir les objets comme un sac abandonné », décrit-il. Two-i adresse les marchés du marketing, de la sécurité et du bien-être.

Centres-villes et stades de foot

L'outil est capable de compter et d’analyser un flux de passage de 1 000 personnes par seconde. « Dans une foule, on peut percevoir des nappes d’émotions néfastes et, a contrario, de repérer les endroits où les gens se sentent bien. Ce qui permet par exemple aux centres-villes de pouvoir rivaliser avec les centres commerciaux en utilisant les données répertoriées pour façonner leur stratégie marketing », détaille Julien Trombini. En phase de test avec la ville de Nice, Two-i collabore déjà avec la métropole du Grand Nancy et le stade Saint-Symphorien, où évolue le FC Metz.

Un million d’euros levé

Les deux dirigeants diplômés d’école de commerce sont complémentaires. C'est l’origine de leur croissance rapide. Ils ont contractualisé leurs premiers clients mi-juin et les prestations vont de 100 euros à plusieurs milliers d’euros. Two-i, qui fonctionne aussi de nuit et analyse des images sur plus de 100 mètres, leur a permis de lever un million d’euros, dont la moitié tout récemment. « Cet argent va servir pour la recherche. On souhaite modéliser les corps et les visages en 3D afin d’analyser les mouvements. On aimerait aussi s’industrialiser et recruter », précise Julien Trombini.

Aujourd’hui 10 personnes travaillent pour Two-i et l’objectif est de doubler l’effectif d’ici 2020. « Des acteurs comme la CCI Moselle, l’incubateur-accélérateur Synergie et Bpifrance ont participé à notre développement », se réjouissent les associés, qui sont propriétaires de leur technologie et de leurs algorithmes. Comme un clin d'oeil, les deux dirigeants sont retournés à Londres en juin pour participer à l’IFSEC, le plus grand salon européen sur la sécurité. L'occasion d'exposer leur technologie là où tout a commencé.

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