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«FM Logistic vise les deux milliards d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2022 »
Interview Moselle # Logistique

Jean-Christophe Machet Président du groupe FM Logistic «FM Logistic vise les deux milliards d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2022 »

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Le groupe FM Logistic, dont le siège est à Phalsbourg en Moselle, est devenu un acteur international du secteur de la logistique en l’espace de 50 ans. Avec un effectif de 23.300 salariés répartis sur quatorze pays, FM Logistic a pour ambition d’atteindre un chiffre d’affaires de deux milliards d’euros en 2022. Jean-Christophe Machet, fils d’un des trois fondateurs, fait le point sur le développement du groupe.

Jean-Christophe Machet est le fils d'un des fondateurs du groupe mosellan FM Logistic — Photo : FM Logistic

Depuis la création de l’entreprise en 1967, le capital est resté familial, pourquoi ce choix ?

Jean-Christophe Machet : il s’agit du bon modèle pour FM Logistic, parce que nous sommes une entreprise familiale, indépendante, notre ADN est construit pour le succès sur le long terme. Quand nous menons une action, on ne regarde pas le résultat immédiat, on regarde comment cela va contribuer à la performance de l’entreprise sur le long terme. Les trois fondateurs (Claude et Edmond Faure, et Jean-Marie Machet, NDLR) ont eu comme projet de monter une entreprise qui devienne un fleuron de la logistique, tout d’abord en Lorraine, en France, en Europe et désormais au niveau mondial. 98 % du capital est détenu par nos trois familles, les 2 % restants appartiennent à plus de 1.000 de nos collaborateurs.

Ce choix n’a jamais été remis en question ?

J-C. M. : Nous avons étudié l’avantage d’être une société cotée en Bourse, mais le fait d’être une entreprise familiale est un atout différenciant par rapport à nos concurrents. Lorsque les trois fondateurs ont décidé en 1982 d’évoluer du transport à l’entreposage (FM Logistic possède actuellement près de 3,5 millions de mètres carrés de surface), ils l’ont fait pour pérenniser l’entreprise, nous investissons entre 60 et 100 millions d’euros chaque année, avec une partie en surcapacité, car c’est en prévision du futur. Quand vous êtes une entreprise familiale, vos actionnaires le comprennent.

Vous avez mis en place un plan stratégique « Ambition 2022 » avec l’objectif d’atteindre 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, comment allez-vous y parvenir ?

J-C. M. : Ce que nous visons surtout, c’est d’être le référent de la logistique dans les pays où nous sommes, en développant nos quatre métiers : transport, entreposage, conditionnement, et supply chain. Sur les 18 prochains mois, nous allons faire un focus sur les pays où nous sommes déjà présents. Il s’agira notamment d’être plus fort au niveau du transport en France. Au Brésil, pour nous renforcer, nous allons essayer de gagner de nouveaux business en croissance organique, et peut-être faire une opération de croissance externe, pour atteindre une taille critique. Nous avons fait l’acquisition en mars 2016 d’une entreprise en Inde de 3.000 personnes, réparties dans 75 sites, ce qui nous a permis d’avoir une présence significative, que nous allons développer. Ambition 2022 est autant une dynamique de croissance, de qualité d’entreprise dans les relations entre les clients, les collaborateurs, où chacun dans notre environnement est partie prenante du succès de l’entreprise.

De nouveaux marchés pourraient être développés ?

J-C.M. : Nous verrons effectivement par la suite si nous devons renforcer notre présence en Europe, pour être plus solides, nous complèteront notre dispositif en Asie, et on confortera notre dispositif en Amérique latine. Actuellement, le marché français représente 38 % de notre chiffre d’affaires, en croissance de plus de 10%. Nous réalisons actuellement 1,075 milliard d’euros de chiffre d’affaires. A horizon 2022, notre effectif aura certainement dépassé les 30.000 salariés.

Craignez-vous que votre secteur d’activité soit un jour ubérisé ?

J-C.M. : Il est certain que nous ne voulons pas être le Kodak de la logistique. Nous allons mettre en place un observatoire des start-ups qui vont pouvoir avoir un impact dans nos domaines d’activités. L’objectif est d’avoir une collaboration particulière avec elles, et pourquoi pas les accompagner, y compris sur des prises de participation. Mais le premier sujet est créer une relation particulière avec ces start-ups qui peuvent contribuer à la transformation de notre métier, c’est vraiment un moyen de challenger notre groupe et d’être plus performants.

Comment expliquez-vous l’image négative véhiculée par les métiers de la logistique ?

J-C.M. : Une récente émission télévision (Cash Investigation sur France 2, NDLR) a montré une image juste de notre métier, mais est-ce qu’elle n’était pas exagérée ? Etait-ce une bonne idée de la généraliser ? Car la logistique en France représente environ 1,6 million d’emplois, c’est un secteur très important, mais comme beaucoup de métiers de services, elle a une mauvaise image. Nous avons recruté cette année 600 CDI en France, et nous sommes prêts à embaucher à nouveau 500 personnes. Nous ne sommes pas beaucoup à pouvoir faire cela et pourtant on ne parle pas de nous. Notre chance chez FM Logistic est d’avoir reçu depuis trois ans cinq prix RH, ce qui est argument de poids pour nos recrutements.

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