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STX France veut produire deux sous-stations électriques offshore par an
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STX France veut produire deux sous-stations électriques offshore par an

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STX France a effectué mi-juillet la mise sur cale d'une sous-station électrique destinée à un champs éolien marin allemand. Le constructeur naval aimerait en construire deux par an. Son directeur général, Laurent Castaing, s'impatiente de l'ouverture du marché français.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est une immense boîte de plusieurs centaines de tonnes que transporte le fameux portique rouge de STX France, ce mercredi matin, devant une centaine de partenaires invités et d'ouvriers. Le constructeur naval a célébré la mise sur cale d'une partie de la sous-station électrique du champ Arkona. Début 2019, cette plateforme récupérera l'énergie produite par une soixantaine d'éoliennes en mer Baltique pour alimenter 400.000 foyers allemands.

Deux en un

C'est la deuxième sous-station construite par STX France qui doit en livrer une troisième pour la Belgique l'an prochain. « Celle-ci, d'une puissance de 385 mégawatts, est innovante parce qu'elle est en un seul bloc alors qu'il faut d'habitude deux sous-stations électriques accolées pour ce genre de structure », explique Laurent Castaing, directeur général de STX France. Sa construction a demandé deux ans de travail effectué par 150 salariés de STX et 250 sous-traitants. Elle aurait coûté entre 50 et 100 millions d'euros, selon les partenaires qui ne souhaitent pas dévoiler le montant exact de la transaction. STX France doit encore y intégrer les piles puis transporter la plateforme de 4.000 tonnes jusqu'en mer baltique, en mars prochain. L'énergéticien allemand E.ON, accompagné du pétrolier norvégien Statoil, qui détient 50 % du projet, construit l'ensemble du champ offshore.

Deux ambassadeurs sur place

Pour l'occasion, les ambassadeurs d'Allemagne et de Norvège avaient fait le déplacement jusqu'au port de Saint-Nazaire. Côté français, malgré l'invitation envoyée à Nicolas Hulot, aucun représentant du gouvernement n'est venu, ce que déplore la direction de STX : « C'est dommage ce projet est pourtant un bel exemple de coopération européenne sur les énergies marines renouvelables », confie la direction, qui s'impatiente de travailler sur le marché français. « Il y a 3.600 éoliennes en mer en Europe du Nord mais la France n'en a pas encore », observe Frédéric Grizaud, directeur de la business unit Énergies Marines. « On aimerait bien prendre des commandes. Pendant ce temps-là, nos concurrents étrangers se renforcent en prenant d'autres marchés à l'export. Quand le marché va arriver en France, l'industrie française ne sera donc pas en position favorable », s'inquiète Laurent Castaing. À cause des recours déposés par les associations opposées aux projets, aucun parc éolien marin français ne devrait voir le jour avant au moins cinq ans. Pour le constructeur naval qui peine à être rentable, cette diversification sur le marché de l'éolien marin est capitale. Elle lui apporte 150 millions d'euros de chiffre d'affaires. « On gagne un peu d'argent mais le marché devient de plus en plus compétitif, d'autant plus que les acteurs oil & gaz sont en train d'arriver sur le marché », observe Laurent Castaing.

Deux sous-stations par an

STX France s'est donné pour objectif de construire deux sous-stations électriques par an. « Nous avons identifié qu'il y avait en moyenne douze sous-stations électriques construites en Europe chaque année. On pensait que c'était un marché plus lissé que celui des paquebots, or on constate qu'il y a aussi des hauts et des bas. Il y aura par exemple beaucoup de livraison en 2018 mais pratiquement aucune en 2019 et 2020 », remarque Laurent Castaing. Pour se différencier de la concurrence et être plus compétitif sur les prix, le groupe a dévoilé il y a quelques semaines une nouvelle génération de sous-station électriques modulables qui ferait gagner 20 % d'investissement et de temps de construction. À défaut de pouvoir présenter sa solution en France, STX France comptent bien se tourner vers l'Allemagne, le Royaume Uni, la Hollande mais aussi les États-Unis et l'Asie où les perspectives seraient intéressantes.

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