Sepro installera début juillet 2018 son centre de formation international sur le site du campus industriel Robotic & Manufactuturing de La Roche-sur-Yon. Jusqu'ici ces locaux étaient implantés au siège de Sepro, dans la zone des Ajoncs, à proximité de l'aérodrome de La Roche-sur-Yon. Le campus industriel doit s'étendre sur 11 hectares autour du Centre régional d'innovation (CRI) de Proxinnov, la plateforme régionale d'innovation. Annoncé à l'automne 2016, il regroupera des instituts de formation comme l'école d'ingénieur Icam mais aussi des acteurs de la robotique et de l'industrie.
Un portage conjoint
Le centre de formation de Sepro, qui fera 850 mètres carrés, est conçu par Oryon, agence de développement économique de La Roche-sur-Yon. Le 1,6 million d'euros nécessaire à sa construction est porté par une SCI composée d'Oryon et de la société d'économie mixte du Conseil régional des Pays de la Loire. Ce montage financier est un choix stratégique de l'entreprise pour avoir plus de souplesse en cas de coup dur. « Il a vocation à accueillir nos salariés dans le cadre de la formation continue mais aussi nos nouveaux salariés en formation initiale ainsi que nos clients et partenaires », explique Jean-Michel Renaudeau, le dirigeant de Sepro et président de Proxinnov. Le conseil régional appuie l'initiative, qui fait partie de son plan pour l'industrie du futur.
1 500 stagiaires par an
En doublant la surface consacrée à la formation, Sepro va pouvoir accueillir 1.500 stagiaires par an au lieu des 1.000 habituels. L'effectif des formateurs va passer de six à huit. Le nombre de robots destinés aux stagiaires va également augmenter : 25 robots au lieu de 13 seront à disposition des équipes en formation. « Nous voulons que ce centre de formation soit une référence, annonce Jean-Charles Nobile, responsable du service client et de la formation chez Sepro. L'enseignement y sera multilingue et des solutions d'e-learning seront mises en place. »
L'intégration et la formation, des enjeux stratégiques
Sepro, qui conçoit et fabrique des robots pour les presses dans la plasturgie, revendique la deuxième place mondiale des fabricants de robots sur son segment derrière le japonais Yushin (160 millions d'euros de CA environ). L'entreprise vendéenne est aussi à l'origine du logiciel qui commande, souvent, la presse et le robot qui travaille à la sortie de la presse. « L'enjeu, aujourd'hui, dans la robotique, c'est l'intégration. On ne fait pas voler un avion sans un pilote : c'est pareil pour le robot. Il faut du personnel formé. C'est l'un des problèmes en France où l'on manque de personnel qualifié », insiste Jean-Michel Renaudeau.
Un campus qui a besoin de visibilité
Sepro est le premier à avoir un projet d'implantation sur la zone du campus industriel. D'autres acteurs de la robotique seront les bienvenus. « Nous avons déjà des demandes d'hébergement pour des entreprises dans l'hôtel d'entreprises. Elles sont encore modestes mais elles existent », déclare Françoise Raynaud, présidente d'Oryon et adjointe à l'économie de la ville. « Tous les grands acteurs du secteur de la robotique adhèrent à Proxinnov mais il nous manque encore l'adhésion des grands groupes pour donner une dynamique encore plus forte et notamment financière. Proxinnov est une association qui n'a pas encore de dimension industrielle. Nous avons un fonctionnement de start-up, de pionnier, à nous de la faire prospérer », concède Jean-Michel Renaudeau.
