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Le Port de Nantes mise sur la Chine et les éoliennes
Nantes # Production et distribution d'énergie # Attractivité

Le Port de Nantes mise sur la Chine et les éoliennes

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Cela va un peu mieux pour le port de Nantes. Après cinq années de baisse, le trafic du port de Nantes-Saint-Nazaire a repris légèrement en 2016. Toujours fortement dépendant des trafics énergétiques, le port consolide ses relations avec des clients chinois et continue ses investissements pour accompagner la production d'éoliennes en mer.

— Photo : Le Journal des Entreprises

+0,3% de trafic en un an. « Ce n’est pas une victoire mais un signe positif », commente Jean-Pierre Chalus, président du directoire du port. Après cinq années de baisse consécutive, le trafic du port de Nantes-Saint-Nazaire se stabilise à 25,5 millions de tonnes. « Si l’on corrige les impacts que l’on a eu avec les manifestations contre la loi travail et la mauvaise récolte céréalière, on aurait fait une bien meilleure année », estime Jean-Pierre Chalus.

Le port de Nantes-Saint-Nazaire a bénéficié de bons résultats sur les flux énergétiques, en hausse de plus de 5%. Une performance portée avant tout par l’augmentation du trafic de gaz naturel liquéfié qui franchit pour la première fois depuis 2012 la barre des deux millions de tonnes. Les importants de charbon elles, ont baissé de 30%. Dans un marché mondial du conteneur caractérisé par une demande atone, le trafic roulier est tout de même en progression de 19% grâce notamment aux bons résultats de l'autoroute de la mer entre Vigo et Montoir-de-Bretagne.

1000 conteneurs de viande bovine exportés en Chine en 2017

« Pour 2017, les perspectives sont bonnes », assure Jean-Pierre Chalus. Particulièrement du côté de la Chine. A l’automne, le port avait lancé une version chinoise de son site internet et une newsletter associée. Des délégations ont aussi fait le déplacement à Hong Kong, Shenzen et Canton. Résultat : une coopération commerciale à long terme avec Canton pourrait bientôt voir le jour.

Parallèlement, le port a renforcé sa coopération avec la société chinoise ADG, spécialisée dans la logistique. Après avoir exporté pour eux 1.000 conteneurs de viande porcine en 2016, il est en discussion pour exporter la même quantité de viande bovine. « ADG insiste pour que la production parte de Montoir de Bretagne. Avec eux, on peut parvenir à exporter plus de 5000 conteneurs. Ce n’est pas rien », commente Jean-Pierre Chalus, alors que le port exporte 190 000 conteneurs par an.

« C’est un autre modèle que l’on est en train de réinventer »

Pour séduire d’autres clients, le port a décidé de ne pas augmenter ses tarifs de droits de port pour 2017. Le port de Nantes-Saint-Nazaire fait tout pour réduire sa dépendance au secteur énergétique qui représente toujours 60% de ses flux. Pour cela, il a décidé de miser sur la transition énergétique et notamment les éoliennes. « On ne remplacera pas une tonne de pétrole par une tonne d’éolienne offshore. C’est un autre modèle que l’on est en train de réinventer », explique le président du directoire du port. Après avoir investi l’an dernier 30 millions d’euros avec l’Etat les collectivités locales et la commission européenne dans des travaux de modernisation, 40 millions d’euros seront investis en 2017. Ils serviront notamment à terminer les travaux d’extension des quais du terminal à marchandises diverses et à conteneurs, commencés en 2015. Cette extension permettra d’accueillir des portes conteneurs de 330 m de long et d’une capacité de 8000 EVP, près de tris fois plus grande qu’actuellement. L’investissement était nécessaire pour que le port puisse faire voguer davantage de conteneurs mais aussi pour exporter avant la fin de l’année 60 nacelles d’éoliennes offshore pour le compte de General Electric.

Un parc d’activités au Carnet consacré aux EMR

Le port, qui héberge la construction de la toute première éolienne flottante Floatgen sur le bassin de Penhoët, est aussi en cours d’enquête publique pour construire un parc d’activités dédié aux entreprises investies dans les énergies renouvelables. Ce parc écotechnologique sera situé sur le site portuaire du Carnet, en sud Loire. Plusieurs entreprises auraient montré leur intérêt.

Pour accompagner la mutation du port, les acteurs du port se modernisent aussi. Ainsi, Terminal du Grand Ouest a étendu son offre en 2016. Elle a achevé à l’automne dernier des travaux de rénovation de la plateforme logistique avec la création d’un nouvel espace de stockage de 10 000 m2 pour offrir des prestations d’entreposage et de préparation de commandes. TGO propose aussi un service de pesée des conteneurs directement sur le terminal.
Par ailleurs, les outils dédiés à la réparation navale, ont aussi été rénovés sur le site du Pellerin. Rallongé, le front d’accostage permet désormais d’accueillir des unités flottantes comme des dragues ou des vedettes hydrographiques notamment.

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