Ille-et-Vilaine
Herige : « Notre rentabilité a augmenté de 52 % »
Interview Ille-et-Vilaine # Industrie

Alain Marion président du groupe Herige Herige : « Notre rentabilité a augmenté de 52 % »

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Le groupe vendéen Herige (570 M€ de CA, 2 300 salariés), spécialisé dans le négoce de matériaux, la fabrication de béton et la menuiserie industrielle, dresse le bilan de son année 2018. Son chiffre d’affaires augmente, sa rentabilité également mais le groupe accuse une perte de 8,6 M€. Explications.

— Photo : Groupe Herige

Le Journal des Entreprises : Quel bilan pouvez-vous faire de l’année 2018 ?

C’était une bonne année, à la fois sur la rénovation et à la fois sur le logement neuf. Le développement de notre activité a été correct : notre chiffre d’affaires a augmenté de 4,6 % même si le marché enregistre un recul des permis de construire et des mises en chantier depuis quelques mois. Mais pour l’instant nous ne le ressentons pas, s’il y a une baisse d’activité, nous pensons qu’elle se ressentira plutôt sur le dernier trimestre 2019. Nous pouvons toutefois expliquer cela par les mesures gouvernementales qui visent à réduire les aides aux logements. Le prêt à taux zéro, par exemple, sera toujours disponible en ville mais plus en zone rurale ou semi-rurale. Sur le marché de la rénovation, le crédit d’impôt de transition énergétique a également été restreint par l’État. Il y a donc, aujourd’hui, beaucoup moins d’incitation à rénover son habitat. Pour autant, les départements de Loire-Atlantique et de Vendée s’en sortent bien car les flux migratoires sont positifs, cela nous permet d’avoir une activité assez dynamique.

Malgré la hausse du CA, le groupe accuse une perte de 8,60 M€ en 2018, comment peut-on l’expliquer ?

Cela n’a rien à voir avec l'activité 2018. Nous avons dû passer sur notre bilan comptable une perte exceptionnelle correspondant à des dépréciations d’écarts d’acquisitions. Notre groupe s’est beaucoup développé par croissance externe, jusqu’à la fin des années 2000. Pour l’activité négoce de matériaux, qui représente la plus grosse part de chiffre d’affaires du groupe (356 M€ de CA), nous avons racheté beaucoup de sociétés avant la crise financière de 2008. À la suite de cela, la valeur des entreprises a fortement chuté. Nous avons donc décidé, depuis 2012, de passer en revue l’ensemble des sociétés que nous avons acheté dans les années 2000 et de déprécier les titres que nous avons dans les comptes du groupe. Ce travail de dépréciation s’est terminé en 2018. C’est donc une perte purement technique.

En 2018, nous avons, au contraire, une augmentation de 52 % de notre rentabilité opérationnelle, ce qui est une très belle progression puisque le CA n’a augmenté que de 4,6 %. Pour cela, nous avons réduit nos coûts, améliorer nos marges mais également notre offre.

Vous êtes en train de construire une nouvelle usine à Fougères, en Ille-et-Vilaine. Avez-vous d’autres projets pour 2019 ?

Nous investissons 35 M€ en 2019. Nous sommes en effet en train de réaliser une usine qui concentrera la production de notre menuiserie innovante, près de Fougères. Nous avons investi 20 M€ dans ce projet. En parallèle, nous investissons dans des centrales à béton, nous en avons 27 aujourd’hui grâce à la récente acquisition de la société Béton du Poher. Nous allons également réimplanter l’usine de Cholet dans un nouveau bâtiment et nous renouvelons le parc de camions du groupe. C’est une année record en termes d’investissement.

Vous êtes également ambassadeur du Village by CA qui accompagne les start-up en phase d’accélération. Est-ce pour vous une manière d’innover ?

L’idée est en effet de travailler avec des start-up pour innover. Nous devons sans cesse améliorer nos produits et nos services pour rester performants. Nous avons notamment mis au point une puce appelée Smartcem. Installée directement dans la masse du matériau, elle permet une traçabilité complète du béton : son évolution au fil des années, sa composition, son site de production… La puce est ensuite reliée à une application. Nous avons travaillé avec la start-up de la Roche-sur-Yon FlexSense pour mettre au point cet outil.

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