Sensibiliser les entreprises, petites et grandes, à adopter une démarche numérique responsable. Tel est le credo de Digital4Better. Le groupe, né en juin à Nantes et Rennes où se situe le siège social (sept collaborateurs dans chaque ville), tente ainsi de convaincre les entreprises sur les Pays de la Loire, la Bretagne et commence à rayonner sur la région parisienne. Six anciens experts du numérique en sont à l’origine.
« À un moment de notre carrière, nous souhaitions donner plus de sens à ce que nous faisions dans notre univers professionnel, se souvient le co-fondateur et membre du collectif Nantes Numérique Responsable, Jérôme Lucas. Notre idée a été confortée par le fait que de plus en plus de personnes avaient cette même quête, en particulier les plus jeunes ».
4 % des émissions de gaz à effet de serre
Un deuxième élément a pesé dans leur réflexion. « Le numérique a été et est toujours un vecteur de progrès social, mais il a aussi un impact environnemental ». Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), il représente, à l’échelle mondiale, 4 % des gaz à effet de serre émis. « Ce qui correspond aux émissions de l’aviation civile, compare Jérôme Lucas, et les perspectives montrent que ce chiffre devrait doubler d’ici 2025. »
Troisième constat de Digital4Better : la fracture numérique, qui fait que, pour diverses facteurs tels que le handicap (visuel, auditif...), des raisons économiques, des problèmes de connexion ou de compétences, " certains sont exclus des services digitaux", remarque le dirigeant, rappelant une étude de l’Insee de 2019 estimant que 38 % de la population française manque de compétences numériques.
« Nous partons un peu de zéro »
« Nous partons un peu de zéro, concède Jérôme Lucas. Nous nous sommes rendu compte que très peu de personnes et d’entreprises sont sensibles à la dimension éthique des projets web (sites, applications…). » Digital4Better s’adresse donc, dans un premier temps, aux entreprises engagées dans des démarches RSE. « On leur dit : "intervenez aussi sur vos outils numériques" ». Pour convaincre, Digital4Better a développé une expertise autour de technologies et de la conception de projets pour garantir que les outils numériques soient plus accessibles et « frugaux ». « L’idée est que les entreprises construisent leurs outils de manière responsable, résume le dirigeant, en limitant par exemple l’impact carbone, la consommation des batteries de smartphone, en rendant les applications plus accessibles… »
Si appliquer une telle démarche a forcément un coût, Jérôme Lucas le relativise. " On peut par exemple créer un site web qui consommera moins d’énergie, les serveurs utiliseront par conséquent moins de ressources et la facture électrique va baisser. Si les choses sont bien faites en amont, l’entreprise y gagnera."
Digital4Better a choisi le cadre de l’économie social et solidaire pour se lancer. 50 % de ses bénéfices sont reversés sur les fonds propres de l’entreprise et 50 % reversés aux salariés ou utilisés à des fins sociales.
