Christophe Clergeau (Parti socialiste Pays de la Loire) : « L’Union Européenne n’a pas d’ambition maritime »
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Christophe Clergeau président du groupe socialiste au conseil régional des Pays de la Loire Christophe Clergeau (Parti socialiste Pays de la Loire) : « L’Union Européenne n’a pas d’ambition maritime »

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Christophe Clergeau est président du groupe socialiste au conseil régional des Pays de la Loire. Candidat aux élections européennes sur la liste PS, il est aussi membre du Comité européen des Régions pour lequel il est chargé de défendre les industries maritimes.

Christophe Clergeau, président du groupe socialiste, écologiste, radical, républicain au conseil régional des Pays de la Loire — Photo : JDE

Le Comité européen des Régions vous a désigné pour rédiger un rapport sur le développement des industries maritimes. En quoi cela consiste ?

Christophe Clergeau : Il s’agit de rédiger un rapport qui sera consultatif qui contiendra des avis d’initiatives, des grands textes qui seront étudiés à partir de 2020 et mis en application en 2026 ou 2027. Je rencontre en ce moment tous les acteurs des industries maritimes, l’association SEA Europe qui réunit les chantiers navals mais aussi Wind Europe, qui rassemble les acteurs de l’énergie éolienne. Sans oublier les associations sur les énergies marines renouvelables. Le rapport sera présenté en assemblée plénière en juin. Il s’agit de proposer une feuille de route pour les industries maritimes sur la R & D, les investissements, la politique commerciale, la formation.

Vous suivez déjà le sujet depuis de nombreuses années. Vous avez une idée des propositions à faire ?

C. C. : Il faudrait un plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des paquebots mais aussi des investissements sur les micro-algues. C’est crucial que cela soit mis en œuvre. Il faut une vraie ambition maritime, une feuille de route, avec une vraie mobilisation. On ne sait pas ce qu’il y a dans les fonds marins, on a du mal à être autonome en énergie, il y a un espace d’aventures et d’expérimentations. L’Union Européenne n’a pas d’ambition maritime. Elle n’a jamais fait sur le maritime ce qu’elle a construit sur le spatial. Les investissements dans le spatial ont eu plein de retombées utiles sur le territoire. Je suis convaincu que l’on peut faire la même chose sur le maritime. Il y a des outils de financements, de scale-up qui sont possibles. On peut aussi mobiliser des crédits de recherche. Le problème, c’est que le domaine du maritime sera mis en concurrence avec d’autres domaines à fort enjeu stratégique comme la thérapie génique, le digital, l’intelligence artificielle.

En tant que président du groupe socialiste au Conseil régional, vous soutenez activement l’éolien offshore. Les industriels s’impatientent. Quand y aura-t-il d’autres appels d’offres pour des éoliennes en mer ?

C. C. : Aucun nouveau parc d’éoliennes posées ou flottantes ne sera lancé dans les cinq prochaines années dans les Pays de la Loire. L’objectif de tripler la production d’énergies renouvelables d’ici 2021 en Pays de la Loire (à 8 % en 2017) ne pourra pas être tenu. Il faut que la Région reparte à l’offensive auprès du gouvernement (NDLR : en novembre 2018, le gouvernement a proposé un développement limité avec 5 gigawatts en service en 2028). Si on ne commence pas à chercher des zones propices d’implantations de parcs éoliens offshore maintenant, on va passer derrière les autres régions. Nous sommes déjà derrière l’Occitanie et la Bretagne sur ce sujet. Tels que nous sommes partis, nous pourrions avoir la capacité de mettre en place un appel d’offres au mieux en 2024. Il faut être beaucoup plus proactif au niveau du gouvernement.

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