Eolien en mer : entre déception et inquiétudes après les annonces
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Eolien en mer : entre déception et inquiétudes après les annonces

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Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé un objectif de 2,5 à 3 gigawatts de puissance installée pour l’éolien en mer posé et 1 gigawatt pour l’éolien flottant d’ici 2030. Insuffisant pour les acteurs de la filière et les exécutifs régionaux concernés.

Photo : Ad Meskens / Wikimedia Commons

En visite aux Assises de la mer à Brest le 28 novembre, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy a annoncé « 2,5 à 3 gigawatts de puissance installée pour l’éolien en mer posé et 1 gigawatt pour l’éolien flottant » d’ici 2030. Insuffisant pour Vincent Balès : « Aucun industriel ne pourra investir avec des objectifs aussi bas », réagit le directeur général de WPD, énergéticien indépendant, spécialisé notamment dans l’éolien en mer.

>> Lire notre dossier Eolien en mer : la filière retrouve son souffle

"Un scénario catastrophe", ont même renchéri les régions concernées (Bretagne, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur), citées dans un communiqué du Syndicat des énergies renouvelables du 28 novembre. "(Elles) ont déjà pris, aux côtés des industriels et entreprises, (...) les initiatives nécessaires à l’accompagnement du développement de la filière, notamment par le biais d’investissements massifs et d’appui aux écosystèmes d’entreprises. La France s’exclurait de facto de la dynamique internationale de l’éolien en mer", alerte l'organisation professionnelle, qui relaie la demande de ces Régions au gouvernement afin qu'il "revoie sa feuille de route".

Des projets européens qui ont fait leurs preuves

Car, en comptant les précédents projets lancés, ce seront, au mieux, 5 gigawatts en service quand les professionnels en espéraient 10. Loin en tout cas des ambitions affichées il y a quelques années de 25 % du mix énergétique par les énergies marines renouvelables (soit environ 15 gigawatts).

Cet objectif bas est particulièrement un coup dur en Bretagne, où la Région a investi plus de 200 M€ pour aménager le polder de Brest, en prévision de l’installation d’industriels de l’éolien flottant. Industriels, énergéticiens et élus ont encore des réunions avec le gouvernement pour essayer de le convaincre d’augmenter ses objectifs. « On nous demande d’être fiables techniquement et viables économiquement. Sur l’éolien posé, nous l’avons déjà démontré avec d’autres projets en Europe (Allemagne, Danemark, Pays-Bas). Sur l’éolien flottant, on n’en est pas loin », souligne Vincent Balès.

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