Bema : Comment la PME du bois compte se donner un nouveau souffle
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Bema : Comment la PME du bois compte se donner un nouveau souffle

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BOIS Le distributeur de bois Bema fait face à un marché plus difficile. Pour faire face, la PME a élargit son champ d'action et initié une démarche collaborative.
— Photo : Le Journal des Entreprises

La chute du prix du pétrole, des hivers doux et une consommation de bois en baisse : « Les deux dernières années ont été compliquées et la filière forestière a perdu de son enthousiasme », confie Mathieu Havard, directeur de Bema, qui a revu ses prévisions à la baisse. Collectant écorces et sciures auprès de l'industrie du bois et les distribuant aux chaufferies industrielles et aux réseaux de chaleur, la société de dix salariés a enregistré 8,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015. C'est 2,8 millions d'euros de moins qu'initialement prévu. Cette année, en avril, Bema a clôturé son exercice à 9,1 millions d'euros, en croissance de 10 %. Et elle est parvenue à générer un résultat net de 4 %, alors que l'exercice précédant était marqué par une perte de 0,2 %.




Nouvelles plates-formes

Pour rebondir, la société basée à Nozay a tout d'abord étendu sa zone de chalandise hors des frontières des Pays de la Loire. Bema couvre désormais un territoire allant de Paris à Brest avec dix plateformes pour approvisionner les chaufferies situées en Ile-de-France, en Normandie, Bretagne et en région Centre. Cela lui permet de diversifier son portefeuille clients, notamment avec le gain de marchés auprès d'industriels privés et de grands groupes de l'énergie comme Engie et Dalkia.




Replanter 1 million d'arbres

Pour donner un nouveau souffle à l'activité, Bema a également initié une démarche collaborative qui a donné lieu à un appel à manifestation d'intérêt national « AMI Dynamic bois » lancé par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) qui va conduire à replanter, d'ici à trois ans, un million d'arbres dans les Pays de la Loire sur 800 hectares.




1,7 million d'aides

« Les taillis pauvres, non rentables et souvent laissés à l'abandon, dépérissent alors qu'ils représentent des surfaces forestières pour produire du bois énergie et approvisionner des chaufferies biomasse », explique Mathieu Havard. D'où l'idée de convertir ces forêts en plantation d'arbres. La société Bema a ainsi été retenue dans les Pays de la Loire où elle s'engage à reboiser 250 hectares, et à s'occuper de l'entretien des taillis pendant ces trois années. Pour cela, elle bénéficie d'une aide de l'Ademe, correspondant à 40 % des montants investis, soit 248.000 euros pour l'achat de matériel (450.000 euros ayant été injectés dans l'acquisition d'un porteur forestier pour extraire le bois) et 1,46 million d'euros pour le reboisement. Les premiers travaux ont démarré en juin dernier (4 hectares de plantation) sur la commune de Plessé mais le plus difficile est de convaincre les propriétaires des terres. Car si, grâce à ce dispositif, l'investissement pour convertir un taillis pauvre en plantation de résineux ne s'élève qu'à un euro par hectare, il peut atteindre 2.000 euros pour des essences plus nobles comme le chêne.

BEMA



(Nozay) Directeur : Mathieu Havard 10 salariés 9,1 millions d'euros de CA 02 40 51 78 67

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