Autoroute A831 : Les patrons vendéens dans l'attente

Autoroute A831 : Les patrons vendéens dans l'attente

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INFRASTRUCTURES Après la création d'une mission devant faire le tri parmi les projets d'infrastructures financés par l'État, la Vendée attend la confirmation du projet d'autoroute.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le gouvernement devrait confirmer ou infirmer aux alentours du 15 juin le feu vert qu'il a lui-même donné au projet de l'A381. Cette autoroute doit relier Fontenay-le-Comte à Rochefort, en Charente-Maritime, en passant par La Rochelle. Victime de la rigueur, le projet est en suspens depuis fin 2012. Le gouvernement avait alors annoncé la création d'une commission pour trier parmi les grands projets du schéma national des infrastructures de transport. Motif : évalué à 245 milliards d'euros sur 25 ans, le programme d'investissement « n'est pas compatible avec le retour à l'équilibre des finances publiques ». Affolés et impatients, élus et entrepreneurs vendéens sont depuis montés au créneau. Le conseil général a ainsi publié à destination de Matignon un mémorandum résumant les principales raisons de faire l'A831 : du besoin de construire le dernier maillon de l'autoroute des Estuaires reliant la Belgique à l'Espagne, à l'amélioration de la qualité de vie... Et bien sûr l'impact économique.

« 600 emplois ont pris place dans les 200 entreprises implantées dans les Vendéopôles proches des autoroutes vendéens », indique le Département. L'arrivée du nouvel entrepôt de Système U à Fontenay (136 emplois à la rentrée) illustre l'impact en termes d'attractivité de la future infrastructure.




Une position partagée par le député-maire PS de Fontenay-le-Comte, Hugues Fourage : « De la Région Pays de la Loire aux conseils généraux de la Vendée et de Charente... Il existe une union sacrée de 90 % des élus sur le sujet »


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Des écologistes s'y opposent toutefois.




Devenir une base arrière du port de La Rochelle

Même unanimité du côté des chefs d'entreprise. « Les dirigeants du Sud Vendée sont favorables à l'A831. Ce qui irrite tout le monde, c'est que tout a déjà été bouclé en termes de financement, d'études environnementales, etc. », explique Jean-Luc Grimaud, président de l'entreprise de transport éponyme. Pour lui, la liaison représenterait « plus d'une heure de gagnée pour les transporteurs sur un trajet Nantes-Bordeaux » et ouvrirait de nouvelles clientèles y compris pour les activités d'entreposage. Hugues Fourage abonde dans ce sens : « La Rochelle deviendrait accessible en 30 minutes chrono. Or cette ville saturée en ce qui concerne l'habitat et l'activité de son port en plein développement, nous offrirait un grand potentiel ». L'élu a ainsi pris contact avec le directeur du port pour envisager de créer « une base arrière » notamment logistique en Vendée. Et, pour accueillir de nouvelles entreprises, « la communauté de communes a déjà identifié 20 nouveaux hectares à proximité du futur axe », ajoute-t-il. Pour Michael Langouet, dirigeant du fabricant de camping-cars Fleurette, ce rapprochement géographique ouvre aussi « des possibilités de recrutement, notamment auprès des chantiers navals locaux ». Mais pourrait aussi « contribuer à créer un réseau d'entraide entre les dirigeants du Sud Vendée et ceux des bassins de Niort et de La Rochelle. Car aujourd'hui chacun vit dans son coin... »