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Astec renait de ses cendres
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Astec renait de ses cendres

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Un an après l’incendie qui avait ravagé complètement son atelier industriel de Vigneux de Bretagne, al société de traitement des métaux Astec redémarre son activité à 100%.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C’était dans la nuit du 26 au 27 aout 2015 à Vigneux de Bretagne. Hubert de Sauveboeuf profite de la pause estivale pour changer, dans son atelier, les trois énormes bassins chimiques qui servent à décaper des pièces en inox et acier carbone. Au même moment, un électricien intervient dans l’atelier pour une petite manipulation. Concours de circonstance, malentendu ou erreur humaine, l’atelier d’Astec prend feu en moins de deux minutes.

« Ne vous précipitez pas, c’est trop tard »

« C’est la gendarmerie qui m’a appelé. Ils m’ont dit : ne vous précipitez pas c’est trop tard », se rappelle le P-dg d’Astec. Effectivement plus rien ne reste alors de l’atelier. Une catastrophe pour celui qui traite 40% des tuyauteries des bateaux construits par STX France et 50% de celles des frégates de DCNS à Lorient. Des industriels qui appréciait particulièrement l’hyper réactivité de la PME de Vigneux de Bretagne.

« Ethiquement, je ne pouvais pas partir »

Le premier mois après l’incendie, le dirigeant tient le coup, s’affaire à gérer les urgences. Le deuxième mois est beaucoup plus dur. « C’est simple, je ne pouvais plus bouger mon bras droit, il était paralysé » se rappelle Hubert de Sauveboeuf. Sa famille s’inquiète. Le P-dg est face à un gros dilemme : récupérer l’argent des assurances et mettre la clé sous la porte, ou reconstruire l’atelier ? La question est difficile pour celui qui, à 65 ans, envisageait, avant l’incendie, de revendre sa société. « J’en ai fait des nuits blanches. Mais éthiquement je ne pouvais pas partir comme cela, laisser tomber mes équipes que je connais depuis 12 ans », confie le patron de cette entreprise de moins de dix salariés. Il dit avoir manqué de soutien moral à ce moment-là . « J’étais totalement seul, désarmé. C’était dur. J’aurais aimé me confier à un patron pour qu’il me conseille, et éviter ainsi d’impliquer ma famille », explique le dirigeant.

« Reconstruire, c’était très motivant »

Après quelques semaines de déprime, Hubert de Sauveboeuf s’active pour trouver une solution. Trois mois après l’incendie, il déporte son atelier chez un concurrent pour ne pas perdre sa clientèle et recommence à travailler depuis des préfabriqués. Il réussit à réaliser tout de même 50% de son chiffre d’affaires. « J’ai adoré cette période là. Reconstruire, c’était vraiment le plus motivant car il a fallu repenser les process, se poser des questions », se rappelle le dirigeant.

Vendre avant la fin 2017

Aujourd’hui, après 1,8 million d’euros d’investissement et plus de six mois de travaux, Astec redémarre de nouveau à 100%, avec, comme l’exige désormais la loi, « la meilleure technologie disponible ». Hubert de Sauveboeuf va pouvoir repenser à sa retraite. Il espère céder sa société d’ici la fin 2017. « À côté de notre atelier de 1100 m2 il y a 1300 m2 de terrain disponible, cela pourrait intéresser des entreprises pour qui notre activité de décapage chimique serait complémentaire », précise le P-dg.

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