« On n'est pas mieux que les autres. On n'est pas moins bien non plus. On est juste différent ». Ayant créé à Nantes l'agence de conseil en communication Antigel il y a tout juste un an, avec Nathalie Goüin et Loïc Quillien, Nicolas Papuchon a voulu sortir des sentiers battus. Statisticien de formation, cet ancien de The Links et de Loom a créé une agence de communication qui place les freelance au centre de son organisation. Du coup, tous les créatifs auxquels Antigel fait appel sont aujourd'hui extérieurs à l'agence.
« Ce n'est pas un choix économique »
Nicolas Papuchon y voit un double intérêt. D'un côté, « les très bons créa sont devenus indépendants. C'est un vrai mouvement. En agence, ils ont beaucoup de pression, le métier est devenu de plus en plus technique avec le digital », explique le Nantais. De l'autre, « une agence ne peut plus se permettre d'avoir un expert par spécialité pour une question de rentabilité. Internet a révolutionné le métier », poursuit le fondateur d'Antigel. Là où beaucoup d'agences font appel à un indépendant pour faire face à une surcharge de travail ou pour bénéficier d'une expertise pointue, Antigel a choisi de placer les indépendants au coeur de son organisation. Ainsi quand Antigel emploie à plein temps six personnes (dont les trois associés), elle fait appel à une quarantaine d'indépendants. Une façon de faire des économies ? « Non, ce n'est pas un choix économique, c'est un choix créatif. Le système est plus souple, mais il coûte plus cher », assure Nicolas Papuchon. Dans ce modèle d'entreprise, l'organisation est primordiale. « On passe beaucoup de temps à anticiper les plannings de production », explique le dirigeant nantais. C'est le rôle des six permanents, chargés de constituer l'équipe de freelance pour chaque mission, d'animer le projet et d'assurer la relation client. « On a choisi le modèle de la recherche. Hier, les laboratoires étaient fermés sur eux-mêmes. Aujourd'hui, à l'image du Cyclotron en Suisse, l'un des plus gros projets de recherche en Europe, tout est partagé. C'est une autre manière de faire », indique Nicolas Papuchon.
« Notre modèle fonctionne »
Mais est-ce, après un an de recul, une manière adaptée au monde de la communication ? Le créateur d'Antigel ne dévoile aucun chiffre. « On est dans nos objectifs. On a l'intuition que notre modèle fonctionne », assure le dirigeant. Le modèle a notamment convaincu L'Oréal (pour une mission de com' interne auprès du top management), la MGEN (clip télé), la société informatique nantaise Sigma (refonte des outils de communication) ou le gouvernement d'Australie (promotion touristique en France et en Italie). Ces premières références encouragent le Nantais à appréhender l'avenir avec une certaine sérénité : « L'esprit de l'agence, c'est d'être une quinzaine dans trois ans ».
Antigel
02 49 62 35 40
