À l'agence Sioux, à Roubaix (59), Emmanuel Debuyck troque une fois l'an son fauteuil de dirigeant à l'un de ses salariés et tous font de même. Il prend lui-même un autre poste au sein de sa société. C'est la «journée inversée» instaurée depuis 13ans. «L'idée est née d'un conflit entre chefs de pub et créatifs», se souvient Emmanuel Debuyck, patron de l'agence de communication Sioux, présente à Roubaix, Saint-Quentin, Amiens et Angoulême. Les uns ne comprenaient pas le fonctionnement des autres, et vice-versa. Les «si-tu-étais-à-ma-place» fusaient. «Ils avaient tous raison et je ne voulais pas régler ce conflit par l'autorité. Je les ai donc pris au mot», explique Emmanuel Debuyck qui a instauré une journée de formation «inversée». Le principe: chacun cède sa place à son collègue et même à son patron. L'assistante devient comptable, le comptable, patron, etc. Les choix se déterminent par tirage au sort. «La préparation en amont fait partie de la réussite de l'opération, comme le débriefing qui est fait après», précise son instigateur. Sans oublier de prévenir ses clients et interlocuteurs externes. De ce côté-là, «la journée n'est pas très productive». C'est le revers de la médaille, même si l'image dégagée par l'agence en ressort positive.
Mieux communiquer
En interne, les bénéfices sont multiples. «C'est une occasion unique de communiquer entre services, d'avoir une vision globale de l'entreprise, un moyen pour tous de découvrir que chaque rôle est important dans l'entreprise et de tordre le coup à fantasmes et idées reçues», note Emmanuel Debuyck qui parle aussi de cohésion d'équipe renforcée. Pour le dirigeant lui-même, cette journée spéciale lui de prendre conscience des rouages de sa propre agence. «Cela me permet d'être au contact de l'entreprise et de voir certaines choses que je ne vois plus», confie-t-il. Beaucoup ont salué son initiative. Peu l'ont encore copiée.
G.B.
Tél.: 03.20.19.68.00.
