Des patrons vendéens contre le projet d'aéroport
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Des patrons vendéens contre le projet d'aéroport

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Jean-Michel Mousset, président du conseil de surveillance des Transports Mousset, vient de lancer une pétition contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Avec des chefs d'entreprise vendéens, il dénonce son coût, par rapport à celui d'une remise à niveau de l'aéroport existant de Nantes Atlantique.

Photo : Pandu Agus Wismoyo - Unsplash

C'est un nouvel épisode dans le dossier du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui en compte déjà beaucoup. Une pétition contre le projet a été lancée, il y a une semaine, par plusieurs patrons vendéens. Parmi eux, Jean-Michel Mousset, président du conseil de surveillance de l'entreprise de transport éponyme, ainsi que Philippe de Villiers, fondateur du Puy du Fou, Yves Gonnord de Fleury-Michon, ou encore Jean-Paul Dubreuil du groupe du même nom. Le document a déjà recueilli plus de 1.600 signatures. Il sera remis, à terme, au président de la République Emmanuel Macron.

« On nous a vendu du rêve »

Trois récents événements ont poussé ces chefs d'entreprise à prendre l'initiative. "A la suite de l'élection présidentielle, de la nomination de Nicolas Hulot comme ministre d'Etat et de la désignation de trois médiateurs sur Notre-Dame-des-Landes, le dossier est à nouveau ouvert. Nous voulions montrer que nous sommes convaincus que ce projet n'est pas bon. Quand on le regarde de près, il est très mal ficelé. On nous a vendu du rêve", explique Jean-Michel Mousset. Le dirigeant vendéen rappelle également que cette démarche "n'est pas nouvelle". Les patrons vendéens ont toujours regardé le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes d'un œil sceptique. Il faut dire que l'aéroport actuel, Nantes Atlantique, est situé côté sud de la Loire. Cette localisation facilite grandement son accès pour quiconque arrive de Vendée.

Aspects économiques défaillants

« Nous nous limitons aux arguments économiques, rappelle Jean-Michel Mousset. Il existe aussi des arguments écologiques, mais nous ne nous mettons pas sur ce plan-là. » Et le dirigeant d'égrener les motifs d'opposition des chefs d'entreprise vendéens à ce projet : pas de nécessité d'expropriation, proximité d'Airbus, de l'autoroute, de la gare. Il regrette également le manque d'investissements sur l'aéroport Nantes Atlantique. Selon lui, cela permettrait pourtant d'arriver à un niveau de service équivalent à celui de Notre-Dame-des-Landes, et ce à un coût moindre.

Bruno Retailleau averti de la pétition

À l'inverse de ces patrons, le président de la région Pays de la Loire Bruno Retailleau, pourtant très proche des milieux économiques vendéens, est, lui, favorable à la construction de l'aéroport. « Il est au courant de la démarche, tempère Jean-Michel Mousset. Yves Gonnord l'a rencontré il y a une quinzaine de jours et lui a remis le dossier en main propre. » Jean-Michel Mousset rappelle également les positions passées de l'actuel président de région sur ce dossier. À l'époque où Philippe de Villiers était à la tête du conseil général, Bruno Retailleau en était vice-président. Il avait alors, certes, voté une motion validant l'idée d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mais il y avait ajouté une condition pour faciliter l'accès à cette nouvelle infrastructure : qu'un nouveau franchissement sur la Loire soit construit. Cet équipement figure toujours dans les cartons de Bruno Retailleau. Mais, à l'instar de l'aéroport, il est toujours à l'état de projet.

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