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De nouveaux outils pour financer les entreprises de défense
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De nouveaux outils pour financer les entreprises de défense

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Pas simple de se financer quand on est une entreprise du secteur de la Défense. Les investisseurs et les établissements bancaires sont souvent frileux mais de nouveaux dispositifs se mettent en place pour améliorer la situation.

Guy Gourevitch, président de Défense Angels — Photo : DR

C’était à la fin de l’été 2020. Les groupements professionnels de la Défense avaient dénoncé, haut et fort, les refus de financement dont leur industrie faisait l’objet. Ce qui avait notamment conduit, quelques mois plus tard, à une mission "flash" de l’Assemblée nationale. Une question d’autant plus cruciale qu’elle touche à l’indépendance stratégique de la France.

Depuis, le contexte international a évolué. Les investisseurs privés sont (légèrement) moins frileux à l’image de Weinberg Capital Partners qui a lancé, en février dernier, un fonds de 100 millions d’euros pour investir dans les PME et les ETI de la Défense, de la sécurité civile et du cyber. La montée en puissance des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) a cependant tendance à freiner les ardeurs. D’autres fonds s’interdisent encore de mettre un orteil dans ce secteur. Des banques refusent aussi pour des questions d’image.

L’État multiplie pourtant les initiatives au fil des années. Par exemple grâce à l’Agence de l’innovation de défense (AID) dont l’objectif est de faire dialoguer, labos, start-up, avec des opérationnels pour trouver des solutions rapidement. Des dispositifs du ministère des Armées existent tels que les Fonds d’investissement défense. Ce n’est pas suffisant.

Des besoins très importants

"Il y a des difficultés réelles très concrètes", assure Guy Gourevitch, président de Défense Angels, ancien patron de France Angels. En plus des dispositifs de soutiens de l’État celui-ci a fondé un réseau de business angels pour soutenir les sociétés qui développent des technologies dites stratégiques liées à la souveraineté comme, par exemple, "les nouveaux matériaux, le cyber, le quantique…" "Nous avons 65 investisseurs et 200 dossiers. Depuis début 2022, nous avons investi dans cinq sociétés, 12 sont dans les tuyaux", ajoute-t-il.

Cette structure a un mérite, elle entraîne les autres à mettre la main à la poche, ajoute-t-il : "Nous avons investi 250 à 300 000 euros ce qui a entraîné, ensuite 4,5 à 5 millions d’euros de levée de fonds". Selon lui, les efforts doivent cependant se multiplier "tant les besoins de financement de ces boîtes, souvent deeptech, sont importants". C’est pour cela, notamment, qu’il vient de lancer également un club d’investisseurs industriels, avec des poids lourds du secteur, permettant de "leur fournir tous les outils nécessaires afin de bien investir". Une arme de plus pour cette filière qui, au vu du contexte international, semble un peu moins mal aimée ces derniers mois.

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