Côtes-d'Armor
Une seconde jeunesse pour la ferme-auberge Char à Bancs
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Une seconde jeunesse pour la ferme-auberge Char à Bancs

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Sous l'impulsion de la famille Lamour, le Char à Bancs, emblématique ferme-auberge de Plélo, construit sa croissance sur un renouvellement continu de son offre commerciale.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est un lieu hors du temps, un moulin, celui de la Ville Geffroy, niché en bordure du Leff à Plélo. En 40 ans, le Char à Bancs s'est imposé comme la ferme-auberge la plus emblématique des Côtes-d'Armor, gérée par la famille Lamour, fondatrice des lieux.

Un poumon économique

Mais au-delà de l'image de carte postale, l'établissement doit sa longévité à une volonté perpétuelle de bousculer les codes établis lui permettant d'afficher des performances économiques impressionnantes. Avec 900 000 euros de chiffre d'affaires enregistré en 2016, et 32 employés en saison, le Char à Bancs vient ainsi de vivre sa meilleure année depuis sa création. « Nous avons toujours essayé de surprendre les clients par l'originalité de notre offre, confirme Jeanne-Noëlle Lamour, gérant de la structure et aînée d'une fratrie de quatre enfants, dont les trois filles travaillent toujours au sein de la ferme-auberge. Seul notre frère Corentin a choisi de voler de ses propres ailes. Pas trop loin au final car il gère des gîtes à quelques kilomètres, en plus de son métier d'agriculteur. Céline et Louise m'accompagnent dans l'aventure. »

Des poneys à Carrefour

Fondé en 1971 par Jeanne et Jean-Paul, le Char à Bancs a débuté son aventure, six ans plutôt, de façon nomade avec des représentations de poneys Shetland sur les parkings des grandes surfaces briochine comme l'Escale, devenue aujourd'hui Carrefour. « Mes parents ont cherché un lieu pour se poser. Le moulin de la Ville Geffroy, acheté 60 000 anciens francs à l'époque, leur a permis, sur 25 hectares, de déployer un concept unique en Bretagne. »

Un positionnement assumé

Car c'est bien là que se trouve la réussite commerciale du Char à Bancs. En adaptant son offre commerciale, la ferme-auberge a traversé les époques. « Aux poneys se sont rajoutés les pédalos sur la rivière, puis les chambres d'hôtes, suivies de la brocante, etc. En 2011, nous avons ouvert une seconde boutique sur le port de Binic pour aller chercher les touristes sur leur lieu de villégiature. » Sans bouger d'une ligne son positionnement, construit autour de valeurs rurales valorisant les circuits courts, le Char à Bancs a su faire entrer, bien avant d'autres, le marketing à sa table. « Il fallait bien faire parler de nous mais surtout séduire les clients de demain, notamment les jeunes générations. On ne passe pas naturellement à Plélo. Il faut y venir. »

300 000 euros dans un parcabout

Cette dynamique s'est traduite en 2016 par un investissement de 300 000 euros dans un parcabout, sorte de labyrinthe de filins tendus dans les arbres, qui lui a offert une seconde jeunesse. « Ma soeur Louise et son mari investissent tous les deux dans ce projet. C'est là aussi l'une des forces de notre fonctionnement familial. Chacun a la possibilité de s'épanouir dans des projets personnels. » Hisse et Ho !, nom donné au parcabout des Lamour, a attiré plus de 10 000 visiteurs en à peine six mois d'exploitation. « Nous avons été les premiers surpris par un tel engouement qui a bénéficié indirectement au Char à Bancs dont la fréquentation a battu des records. »

Une suite à l'histoire

Pour la première année depuis 40 ans, l'établissement s'est offert le luxe de fermer près de trois mois cet hiver. « Cela nous a permis de souffler un peu et de réfléchir aux évolutions futures du site. Emportés dans notre quotidien, nous n'avions jamais pris ce temps nécessaire pour que la dynamique perdure. » Sans attendre, Louise, Céline et Jeanne-Noëlle n'hésitent pas à impliquer leurs enfants dans le quotidien de la ferme-auberge pour leur donner le goût de la cuisine de terroir et l'envie de reprendre le flambeau familial. « C'est important que chacun vienne travailler avec nous mais puisse aussi s'épanouir ailleurs. Sur la grande fratrie qui est la nôtre, l'un sera bien intéressé pour reprendre. Nous n'avons pas de craintes sur ce sujet. »

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