Côtes-d'Armor
Marie Brillet : « La Cité des Métiers des Côtes-d’Armor doit apprendre à se réinventer »
Interview Côtes-d'Armor # Organismes de formation # Ressources humaines

Marie Brillet directrice de la Cité des Métiers des Côtes-d'Armor Marie Brillet : « La Cité des Métiers des Côtes-d’Armor doit apprendre à se réinventer »

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Lieu d’accueil et d’information sur les métiers, les formations, la recherche d’emploi, la création d’activité et le changement de vie professionnelle, la Cité des Métiers des Côtes-d’Armor entend s’ouvrir encore plus aux entreprises. À la fois pour diversifier ses sources de financement mais aussi pour être plus en phase avec les besoins du marché, comme le confirme sa directrice Marie Brillet.

Marie Brillet compte davantage s'appuyer sur les chefs d'entreprise du territoire pour animer la Cité des Métiers des Côtes-d'Armor — Photo : @JulienUguet

Le Journal des Entreprises : La Cité des Métiers des Côtes-d’Armor a fêté ses 20 ans d’existence en 2018. Quelle est l’origine de votre structure ?

Marie Brillet : La Cité des Métiers des Côtes-d’Armor, basée sur la Technopôle de Ploufragan, fait partie d’un réseau qui compte 33 structures comme la nôtre en Europe, dont 18 en France. La première Cité des Métiers est née à La Villette, à Paris, et Saint-Brieuc fait partie, avec Belfort, des deux premiers essaimages en région. Nous restons d’ailleurs l’unique Cité en Bretagne. Notre portage est depuis sa création associatif avec une combinaison de collectivités locales, comme le Conseil départemental des Côtes-d’Armor et Saint-Brieuc Armor Agglomération, et de partenaires comme l’Afpa ou l’Inspection académique.

Quelles sont vos principales missions ?

M.B. : La Cité des Métiers est un lieu d’accueil et d’information sur les métiers, les formations, la recherche d’emploi, la création d’activité et le changement de vie professionnelle. L’une de nos principales missions est de permettre aux jeunes, aux chômeurs, aux chefs d’entreprise comme aux salariés de choisir leur orientation, de trouver un emploi, d’organiser une formation, de changer de vie professionnelle, de créer une activité ou d'apprendre à lire et écrire. On n’entend pas se substituer aux partenaires de l’emploi ou de la formation mais bien de permettre aux 20 000 personnes qui poussent nos portes tous les ans de disposer d’un panel de solutions à leur disposition.

Séduire encore plus les chefs d’entreprises fait partie intégrante de vos prérogatives en 2019 ?

M. B. : Nous comptons de nombreux dirigeants parmi nos partenaires et leur demande de s’inscrire dans notre projet est de plus en plus forte. La volonté de notre conseil d’administration est de créer un collège employeurs dans les mois à venir afin de leur offrir la représentativité que les chefs d’entreprise méritent au regard de leur engagement depuis tant d’années. Nombreux sont ceux qui participent, de manière souvent très régulière, aux salons, aux forums, aux speed dating que nous organisons. Je pense au réseau Saint-Brieuc Entreprises qui nous accompagne avec bienveillance. Nous avons constitué un réseau de professionnels uniques en Bretagne. Entre 300 et 400 d'entre eux travaillent tous les ans avec la Cité des Métiers des Côtes-d’Armor. Il s’agit d’un véritable atout à cultiver.

L’idée est également de diversifier vos sources de revenus…

M. B. : Le budget de la Cité des Métiers est de 650 000 euros permettant de financer 9 postes et les nombreuses missions que nous animons tous les jours. Il est nécessaire, à une époque où les financements publics se réduisent tous les ans, de diversifier nos ressources. En faisant entrer des patrons au conseil d’administration, c’est aussi un moyen, tout en conservant nos missions de service public, de développer le mécénat, autant en compétences qu’au niveau financier, par exemple. A date, il n’est pas question de faire payer certaines de nos prestations mais rien ne dit que les lignes ne bougeront pas dans les années à venir. Nous ouvrirons sûrement bientôt un questionnement sur les prestations de services, comme le font déjà d’autres structures parapubliques comme la nôtre.

Quelles expertises les patrons peuvent vous apporter ?

M. B. : Nous avons besoin d’eux pour faire découvrir aux jeunes ou aux demandeurs d’emploi la spécificité des métiers liés à leur activité. Cela peut se passer au sein des entreprises mais aussi via des forums que nous organisons déjà de manière régulière. Tous les ans, en mars, nous organisons par exemple un grand salon de l’emploi ou de la formation auquel près de 200 entreprises des Côtes-d’Armor participent. L’idée profonde de la Cité des Métiers est bien de lever les barrières et les préjugés par la diffusion de l’information. Nous avons également besoin des patrons pour développer un espace de réflexion sur la vie professionnelle pour imaginer les projets qui animeront la Cité des Métiers demain.

Cette ouverture vers les chefs d’entreprise est aussi un moyen d’élargir votre rayonnement géographique ?

M. B. : Effectivement. Nous comptons parmi nos financeurs la Région Bretagne qui nous demande de monter des opérations hors des Côtes-d’Armor afin de conforter notre positionnement régional. En 2019, nous allons lancer des actions à Brest ou Pontivy. L’idée est bien d’intensifier ces travaux dans les années à venir.

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