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Acoem : "L'acquisition de Met One nous permet de créer de la croissance en faisant des synergies"
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Fabien Condemine président du groupe Acoem "L'acquisition de Met One nous permet de créer de la croissance en faisant des synergies"

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Acoem, groupe lyonnais spécialisé dans l’analyse des vibrations pour l’industrie et la mesure des polluants environnementaux, vient d’acquérir une entreprise américaine leader sur la mesure des particules fines. Une acquisition qui renforce la diversification opérée par la PME depuis 2016 sur la mesure des paramètres environnementaux.

Pour Fabien Condemine, patron d’Acoem, "la crise du Covid a eu un effet positif sur le marché de l’analyse de la qualité de l’air." — Photo : John Ollier/Acoem

Le groupe Acoem (140 M€ de chiffre d'affaires, 1 000 salariés) vient d’annoncer l’acquisition de l’entreprise américaine leader mondial de la mesure de particules fines, Met One Instruments. Quel est l’objectif de cette croissance externe ?

Depuis 2016, Acoem s’est ouvert aux métiers de mesure de la qualité de l’air avec l’acquisition de la société australienne Ecotech, acteur majeur de la mesure des polluants et plus particulièrement des gaz. Aujourd’hui, avec Met One (35 M€ de chiffre d'affaires), acteur mondial de la mesure des particules fines, nous élargissons notre savoir-faire autour des particules fines que sont les PM10 et PM2.5. Nous renforçons notre expertise dans la mesure de la qualité de l’air et des polluants. Aujourd’hui, nous réalisons 90 millions d'euros de chiffre d'affaires sur l’activité environnement, contre 40 millions avec nos solutions de maintenance préventive pour l’industrie.

Cette acquisition est-elle aussi un moyen de développer votre présence internationale ?

Bien sûr, chez Acoem nous aimons concilier deux axes que sont l’intégration de nouvelles technologies et la quête de nouveaux marchés. Nous étions déjà présents aux États-Unis, mais uniquement sur le segment industrie et maintenance préventive. L’acquisition de Met One, qui fait 25 % de son chiffre d’affaires sur le sol américain, nous permet de proposer nos solutions que l’on juge très compétitives sur la mesure de la qualité de l’air et de la mesure du bruit. Nous allons pouvoir offrir une solution complète au marché américain et y accéder plus facilement.

Acoem réalise 90 % de son activité à l’international. Quels sont les marchés à forts potentiels ciblés ?

Nous disposons déjà de neuf filiales dans le monde avec une présence aux États-Unis, au Brésil, en Inde, en Chine, en Thaïlande, en Australie et en Europe (France, Allemagne et Royaume-Uni, NDLR). Aujourd’hui, nos projets de développement se localisent en Asie du Sud-Est, en Inde et aux États-Unis. Avec nos filiales, l’objectif est de proposer l’ensemble des services associés et de délivrer une offre globale à nos clients. C’est un atout pour s’affirmer sur ces marchés.

Le Covid-19 a-t-il eu un effet sur la prise en compte de la qualité de l’air ?

La crise du Covid a eu un effet positif sur le marché à travers deux effets déclencheurs. D’une part, les études montrent que la transmission des virus est accélérée dans les milieux très pollués. D’autre part, la crise du Covid a accéléré la prise de conscience des citoyens. Dès lors que le citoyen met la qualité de l’air dans ses priorités, les gouvernements sont incités à suivre pour ensuite l’imposer aux entreprises. Cette dynamique joue positivement pour nous notamment dans les pays émergents qui veulent se mettre au niveau des pays développés. Ils travaillent à des plans d’équipements pour améliorer leur qualité de l’air.

Vous visez 230 millions d'euros de chiffre d'affaires d’ici 2026. Cet objectif sera réalisé grâce à de nouvelles acquisitions ?

Nous parviendrons à cet objectif en mêlant croissance externe et croissance organique. Sur notre activité industrie, on a des idées d’acquisitions pour accélérer notre croissance. Cela passera aussi par la mise en place de synergies au sein des sociétés que l’on a intégrées au groupe. Par exemple, nous avons de fortes attentes de l’intégration de Met One pour nous aider à nous développer sur le marché américain et créer de la croissance organique issue des synergies qu’on pourra mettre en place avec Acoem.

Evolem est l’actionnaire majoritaire d’Acoem depuis 2011. Vos futurs projets de croissance externe se feront-ils avec d’autres investisseurs ?

Culturellement, nous avons l’habitude de procéder à des acquisitions, et nous avons devant nous un plan de route bien fourni. Avec Evolem, nous avons la chance d’avoir affaire à un family office de forte valeur, engagé à nos côtés. La raison d’être d’Acoem leur plaît, il y a une vraie relation de confiance. Il n’y a pas de volonté de sortie de leur part. Simplement, par rapport à nos ambitions de croissance, ils s’interrogent sur la manière de le financer et s’il serait pertinent de faire appel à des co-investisseurs. À ce stade, Evolem imagine trouver de nouveaux partenaires mais demeure un actionnaire fidèle, engagé et qui n’hésite pas à investir à nos côtés, l’acquisition de Met One le prouve.

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