Diriger un avatar juste avec la pensée. Faire marcher, bouger les bras de son double virtuel rien qu’avec son cerveau, grâce à un casque électroencéphalographique relié à une intelligence artificielle qui traduit les signaux cérébraux en geste. C’est l’innovation qu’est en train de réaliser une équipe nantaise du cabinet de conseil en transformation numérique Onepoint (300 M€ de CA, 2 300 salariés), associée au CHU de Nantes, via le neurochirurgien Vincent Roualdes et l’ingénieur Aurélien Van Langhenhove, ainsi qu'à des étudiants de Centrale Nantes. Le projet est présenté ce samedi 22 septembre, à la Conciergerie dans le cadre de la Nantes Digital Week.
Ce « jeu vidéo » pourrait à terme devenir un traitement thérapeutique comme un autre au CHU de Nantes, permettant aux patients atteints de troubles neurologiques, à des victimes d’un AVC ou des personnes handicapées, de se rééduquer de manière ludique.
Les premiers tests cliniques pourraient commencer début 2019. « Nous attendons une validation par le comité d’éthique ce mois d’octobre », explique Vincent Roualdes. Le neurochirurgien au CHU de Nantes espère aussi obtenir un financement de plus de 100 000 euros de la part du ministère de la Santé pour développer cette innovation inédite en France.
Une idée née à la Nantes Digital Week
Une dizaine d’ingénieurs ont travaillé bénévolement depuis janvier 2018 sur ce projet. L’idée est née il y a un an au cours de la Nantes Digital Week. Les équipes de Onepoint présentaient alors, avec la PME nantaise Silkke, un atelier de création d’avatars animés dans la réalité virtuelle. Ils discutent avec le stand voisin tenu par le CHU de Nantes qui présente, avec Centrale Nantes un projet de drone piloté par la pensée. « On s’est dit que ce serait une bonne idée de créer un avatar dirigé par la pensée », se souviennent Sébastien Ravoux, responsable du pôle Expertise Technique chez Onepoint et Vincent Roualdes. « On s’est lancé le défi, presque comme une boutade. »
« En soi, les technologies existent déjà, que ce soit l’interface homme-machine, la création d’avatar ou le machine learning. Ce qui est nouveau c’est d’avoir associé tous ces ingrédients pour cet usage médical », explique Sébastien Ravoux. Si les essais cliniques sont autorisés et s'avèrent concluants, le projet pourrait déboucher sur la création d’une entreprise. « Ce n’est pas nous qui en serions les créateurs, mais on peut accompagner des porteurs de projet », explique Sébastien Ravoux.
