Côtes-d'Armor
Tout est bon pour le cochon grâce à la Chine
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Tout est bon pour le cochon grâce à la Chine

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La fièvre porcine africaine, qui frappe durement la Chine, peut devenir une formidable opportunité commerciale pour les éleveurs bretons de cochon.

— Photo : Le Journal des Entreprises

F.P.A. Trois lettres qui font trembler la filière porcine dans le monde. Depuis quelques mois, la Chine, premier producteur et consommateurs mondial de cochons, est confrontée à une crise sanitaire sans précédent. La fièvre porcine africaine contraint l’Empire du Milieu à procéder à des abattages en masse afin de limiter la propagation du virus. Les scenarii les moins pessimistes tablent sur un recul, au niveau planétaire, de 20 % des volumes.

Julien Uguet, journaliste et responsable d'édition Côtes-d'Armor au "Journal des Entreprises" — Photo : Séverine Gervois Taquet Photographe

À l’échelle européenne, et surtout française, ce séisme commercial est appréhendé comme une véritable opportunité. La consommation faiblissant peu, la Chine voit ses importations de porcs s’envoler. Le sujet a d’ailleurs animé l’ensemble des traditionnelles assemblées générales des organisations de producteurs qui se sont déroulées en Bretagne en mai et juin. La hausse du prix au kilo, qui tutoie en quelques mois des niveaux jamais atteints, permet aux éleveurs de porcs, pour certains mal en point, de reconstituer leur trésorerie. D’autres en profitent déjà pour lancer des travaux massifs d’investissement ou pour accélérer leur repositionnement vers des produits alternatifs à plus forte valeur ajoutée (bio, sans antibiotique).

Si l’adage disant que le malheur des uns fait le bonheur des autres, la situation en Chine appelle toutefois à une certaine prudence. La fièvre porcine africaine est présente en Pologne depuis 2014. En 2019, des cas se sont déclarés en Belgique, à quelques kilomètres des frontières françaises. Grâce à un plan biosécurité, la France entend mettre en place un rempart sanitaire infranchissable. Cette exigence doit s’intensifier. Les éleveurs bretons ne peuvent pas baisser la garde s’ils veulent que la crise chinoise d’aujourd’hui se transforme en véritable en opportunité commerciale demain.

Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises Côtes-d'Armor n°384, juillet-août 2019.

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