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TCRM-Blida : « Nous voulons reposer les bases d’un vrai projet »
Interview Metz # Innovation

Jacqueline Schneider adjointe à la mairie de Metz et vice-présidente de TCRM-Blida TCRM-Blida : « Nous voulons reposer les bases d’un vrai projet »

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Présidente par intérim de l’association TCRM-Blida, qui gère le tiers-lieu messin dédié à l’innovation et à l’incubation Bliiida, Jacqueline Schneider revient sur la démission de son prédécesseur Jean Mauchoffé. L’adjointe au maire de Metz, en charge notamment de l'emploi et de la transition numérique, confirme également le lancement d’un audit concernant le projet de modernisation de la structure.

Depuis la démission fin décembre de Jean Mauchoffé, l’adjointe au maire de Metz Jacqueline Schneider assure l'intérim à la présidence de TCRM-Blida — Photo : Mairie de Metz

Élu le 22 octobre 2020 à la tête de TCRM-Blida (10 salariés*), Jean Mauchoffé a démissionné fin décembre. Depuis, vous assurez la présidence de l’association par intérim. Comment expliquez-vous son départ ?

Jacqueline Schneider : Je ne veux pas parler en son nom mais Jean Mauchoffé a été explicite. Il a fait état d’une situation qu’il a jugée complexe. Il a également fait état de dysfonctionnements. C’est un jeune homme très actif qui avait créé une start-up. Son profil était intéressant. Il avait ainsi le souhait d’inscrire sa présidence sous l’angle d’un chef d’entreprise. Il souhaitait faire émerger des profils et des compétences. Il a ensuite pris connaissance du contexte du projet de l’association et, forcément, s’en est suivi un moment de réflexion. En tout cas, il n’a pas été poussé vers la sortie. J’insiste vraiment là-dessus : il s’agit d’un choix personnel.

Un vaste projet de modernisation et de développement est à l’étude depuis cinq ans. Est-il encore d’actualité ?

Jacqueline Schneider : La nouvelle équipe municipale à Metz a le souhait de reposer les fondamentaux de ce projet. Le constat est simple : nous avons un outil encore peu connu en dehors du microcosme concerné. Nous voulons le voir davantage tourné vers les habitants et les entreprises de la métropole. Même s’il y a eu plusieurs réussites, le grand public n’a pas été suffisamment intégré. Ce qui est à l’étude aujourd’hui est intéressant, mais les intentions doivent être renforcées par un opérationnel solide. Nous voulons donc réétudier la façon dont est géré le projet. Nous souhaitons apporter plus de rigueur et mettre en œuvre une organisation où chacun trouve sa place avec des fonctions bien définies. Nous voulons également que les objectifs soient beaucoup plus transparents au regard des investisseurs et du territoire.

« Il ne faut pas engager un investissement de cette ampleur s’il ne répond pas aux besoins du territoire »

L’émergence des start-up est une chose mais l’innovation au sens large ainsi que l’accompagnement des entreprises en matière de numérique doivent être renforcés. Les idées d’il y a cinq ans ne sont plus les mêmes aujourd'hui, l’écosystème a changé. Bref, nous voulons reposer les bases d’un vrai projet. En un mot, il faut passer de l’idée à la réalisation d’un pôle qui soit un élément de développement économique local fort, source d’innovation et d’attractivité pour l’ensemble du territoire.

Pour réaliser ce projet, un investissement de 13 millions d’euros est annoncé. Alors que les travaux ont à peine commencé, confirmez-vous le lancement d’un audit par la municipalité ?

Jacqueline Schneider : Il a déjà commencé. Il s’agit d’un diagnostic réalisé avec la SEM** et les acteurs du territoire pour poser de nouvelles bases solides. Il était indispensable de repenser ce projet au regard de la situation actuelle. Il ne faut pas engager un investissement de cette ampleur s’il ne répond pas aux besoins du territoire. Le projet a mis cinq ans à émerger, il nous semble raisonnable de se poser six mois supplémentaires avant de dépenser plusieurs millions d’euros d’argent public.

*Depuis la séparation juridique de l’activité d’incubation The Pool au 1er janvier 2021, l’association TCRM-Blida ne compte plus que 10 salariés (contre 14 auparavant). Elle dispose par ailleurs de plus de 120 000 euros de fonds propres (exercice 2016-2019).

**Société d’économie mixte Metz Techno’pôles, propriétaire des murs.

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