Quintin Viandes surfe sur la vente directe
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Quintin Viandes surfe sur la vente directe

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Abattoir et atelier de découpe multi-espèces, Quintin Viandes va investir 1,2 million d’euros dans un second bâtiment pour soutenir sa croissance sur le segment des circuits courts.

Pascale et Henri Thébault, dirigeants de l'abattoir et de l'atelier de découpe Quintin Viandes, se sont développés pour la vente en direct et en circuits courts — Photo : @DR

Dans l’univers des abattoirs bretons, Quintin Viandes fait figure d’exception. Cernée par des grands sites industriels ou des outils gérés par des collectivités locales, la PME costarmoricaine, implantée en plein cœur du bourg de Quintin, connaît une croissance continue depuis 10 ans. Son créneau : le soutien aux circuits courts et à la vente directe dans une logique de services et de proximité. « Cette stratégie est inscrite dans l’histoire des lieux fondés en 1910, précise Pascale Thébault, codirigeante de Quintin Viandes avec son mari Henri (2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, 28 salariés). À l’origine communal, l’abattoir multi-espèces a été guidé par une mission de services publics puis privés depuis 1975. »

Des petites séries spécifiques

Rachetée par Henri Méhauté, la société est revendue 25 ans plus tard à Henri Thébault, marchand de viandes du côté de Pleine-Fougères. « J’ai travaillé pendant 9 ans avec un associé avant de reprendre les commandes avec Pascale. À l’époque, le site employait 7 salariés pour 800 tonnes de viande produite. En 2019, les volumes ont atteint 2 500 tonnes, preuve que notre stratégie était la bonne. Aucun de nos concurrents n’est actuellement organisé, voire intéressé, pour répondre à des demandes de petite série ou spécifiques comme le réclament les circuits de proximité. »

Traçabilité et qualité

Pour conforter sa dynamique, Quintin Viandes vient de lancer un vaste projet d’extension de son unité de production. Près de 1,2 million d’euros est investi dans un nouvel atelier de découpe de 850 m² dans la zone industrielle située à quelques kilomètres. « L’espace regagné dans l’abattoir va nous permettre d’augmenter nos capacités de stockage de carcasses de nos clients, précise Henri Thébault. Nos clients, notamment les agriculteurs qui développent la vente directe à la ferme, apprécient nos prestations car elles répondent à leur volonté de qualité et de la traçabilité. Des distributeurs indépendants font aussi désormais appel à nos services pour leur préparer, faute de trouver des bouchers qualifiés, la viande qu’ils découperont devant le client dans les rayons traditionnels. »

Une marque propre depuis 2010

Représentant 95 % de son chiffre d’affaires, l’activité à façon est, depuis 2010, complétée par le développement d’une marque propre que le futur atelier, opérationnel fin 2020, doit asseoir. « Le site disposera d’un magasin de vente directe qui permettra de vendre des produits en libre-service sous l’estampille La Viande d’Henri, précise Pascale Thébault. L’idée est bien de capitaliser sur notre savoir-faire autour d’une offre premium tout en conservant un haut niveau de services pour nos clients historiques présents sur toute la Bretagne, à l’exception du Finistère. Nous en profitons également, dans un contexte tendu de recherche de main-d’œuvre qualifié, pour améliorer les conditions de travail de nos salariés. C’est un enjeu stratégique pour soutenir notre croissance future. »

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