Côtes-d'Armor
Pactisoud, un chaudronnier inox pragmatique
Côtes-d'Armor # Métallurgie

Pactisoud, un chaudronnier inox pragmatique

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Fondée en 1989 par Alain et Marie-Noëlle Panhalleux à Yffiniac, dans les Côtes-d'Armor, la société Pactisoud est devenue, en trente ans, un acteur de référence dans le secteur de la chaudronnerie alu et inox sur-mesure, notamment pour l'agroalimentaire.

Alain Panhalleux a fondé Pactisoud en 1989 à Yffiniac. Très dépendant de l'agroalimentaire, le chaudronnier inox et alu s'est diversifié, depuis dix ans, dans le secteur de la méthanisation — Photo : Julien Uguet / Journal des entreprises

Alain Panhalleux est un pragmatique assumé. Des risques, celui qui a commencé comme tuyauteur dans l’industrie du traitement des déchets nucléaires en a pris, mais il les a bien mesurés. En 1989, quand il décide, avec sa femme Marie-Noëlle, de poser ses valises à Yffiniac pour créer son entreprise de chaudronnerie alu et inox, c’est après avoir mené une étude de marché pleine de bon sens.

« Mon beau-frère était à l’époque responsable de portefeuille à la Banque populaire de l’Ouest, précise Alain Panhalleux. En discutant avec lui, j’ai fait le constat que la proximité de Cooperl (groupe coopératif agricole leader français de la production porcine, NDLR) était un atout. Voilà comment est né Pactisoud. »

Un bureau d'études comme atout

En quelques mois, les affaires affluent. Pactisoud (4,1 millions d’euros de CA en 2018, 27 salariés) travaille d’abord comme sous-traitant pour un confrère basé à Mauron (Morbihan) avant de voler de ses propres ailes. « J’ai sollicité un cabinet local pour une opération de marketing téléphonique pour proposer nos services. C’est grâce à eux que nous avons débutés des prestations pour l'abattoir Kermené par exemple. »

En 1998, Pactisoud, qui compte alors 10 salariés, prend un tournant stratégique. « J’ai décidé de créer un bureau d’études afin d’avoir une longueur d’avance sur mes concurrents, confirme Alain Panhalleux. L’objectif était de développer des solutions sur-mesure sans aucune dépendance extérieure. Pactisoud ne produit que des 'moutons à cinq pattes'. C’est un adage qui me convient très bien. Le bureau d’études compte aujourd’hui cinq collaborateurs et reste un atout important dans un univers bataillé. »

De l’agro à la méthanisation

Centrée sur l’agroalimentaire, qui représente encore 70 % du chiffre d’affaires, l’activité de Pactisoud s’est diversifiée, depuis dix ans, dans la méthanisation. « Comme dans l’agro, nous intervenons uniquement dans la fabrication de pièces complexes et uniques. C’est une force qui est appréciée des clients car nous nous positionnons comme un véritable partenaire et non comme un simple fournisseur. »

Alain Panhalleux consacre environ 150 000 euros par an dans des investissements matériels afin de rester compétitif. « Je mesure aussi l’intérêt de certaines technologies. Pactisoud préfère sous-traiter des travaux de découpe laser plutôt que d’investir dans une machine dédiée. Cela n’enlève rien à notre réactivité et notre flexibilité, bien au contraire, car nous ne sommes pas perturbés par l’enjeu de l’amortissement d’un équipement de cette nature. »

C’est aussi pour cette raison que Pactisoud n’a jamais proposé à ses clients des travaux d’intégration. « Je préfère être reconnu pour la qualité de notre métier de chaudronnier inox et alu. C’est ce qui nous fait nous battre commercialement et techniquement depuis trente ans. Mis à part le bureau d’études, je n’ai jamais voulu me disperser en intégrant des métiers ou des fonctions nouvelles. » Encore un exemple du pragmatisme assumé d’Alain Panhalleux depuis 1989.

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