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Lucart met 3 millions d’euros dans les rouleaux d’essuyage
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Lucart met 3 millions d’euros dans les rouleaux d’essuyage

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Conforté par l’augmentation de la demande pour les papiers d’hygiène liée à la crise sanitaire, le groupe papetier italien Lucart vient de doter son usine de Laval-sur-Vologne d’une nouvelle ligne de transformation dédiée aux rouleaux d’essuyage.

L'usine Lucart de Laval-sur-Vologne produit chaque année 60 000 tonnes de bobines mères qui viennent alimenter neuf lignes de transformation — Photo : © Lucart

La crise sanitaire ne fait pas que des perdants : « La pandémie de Covid-19 contribue au développement de tous les produits d’hygiène en général, et notamment des papiers d’hygiène sur lesquels le groupe Lucart est positionné », explique le président de Lucart pour la France, Alessandro Pasquini. Fin octobre 2020, l’usine de Laval-sur-Vologne, dans les Vosges, propriété du papetier italien Lucart, mettait en production une neuvième ligne de transformation, d’une capacité de 15 000 tonnes, dédiée à la fabrication de rouleaux industriels d’essuyage pour les collectivités, les hôpitaux, les écoles ou encore les Ehpad.

« La décision d’investir a été prise au deuxième semestre 2019 », précise Alessandro Pasquini, pour qui cet investissement de 3 millions d’euros tombe à point nommé : face aux systèmes à air pulsé, le rouleau d’essuyage retrouve de sa superbe et Lucart entend bien continuer à renforcer ses positions sur ce marché, notamment dans le bassin de consommation situé autour de Laval-sur-Vologne.

Chiffre d’affaires multiplié par 2 en 10 ans

« Nous voulons soutenir notre développement commercial sur le marché français, mais aussi en Allemagne, où nous avons maintenant une force de vente dédiée ou encore au Benelux », précise Alessandro Pasquini. Et les résultats suivent : en 2020, le chiffre d’affaires de Lucart à Laval-sur-Vologne va atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 89 millions d’euros en 2019, soit une croissance de près de 10 %. « Nous étions à 45 millions en 2009 », précise le président de Lucart France, qui emploie aujourd’hui près de 300 personnes dans l’usine vosgienne et se montre « confiant dans la capacité du site à maintenir ce niveau de croissance ».

Le groupe papetier italien Lucart, qui réalise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 1 600 personnes, a racheté en 2008 l’ex-papeterie Novacare, et n’a depuis cessé d’investir pour moderniser son outil de production : les lignes de transformation de l’usine de Laval-sur-Vologne affichent désormais une capacité de 80 000 tonnes, quand les deux machines à papier du site sont à 60 000 tonnes de bobine mères, produites à partir de 70 000 tonnes de papiers recyclés, mais aussi 15 000 tonnes de briques alimentaires, collectées et acheminées dans l’usine de Laval-sur-Vologne avec l’appui d’Alliance Carton Nature (ACN), association qui réunit les fabricants de briques alimentaires Tetra Pak, SIG et Elopak. La réflexion est engagée pour augmenter la capacité des machines à papier, mais « ce sont des cycles de décision longs et des investissements beaucoup plus lourds comparés à la transformation », précise le président de Lucart France.

Un consommateur sensible aux produits issus du recyclage

Résolument engagé pour réduire la pression mise sur les forêts, le site de Laval-sur-Vologne pourrait « réduire à 0 son utilisation de fibres vierges », précise Alessandro Pasquini. « Mais nous devons répondre à la demande des clients. » Si les gammes de papier d’hygiène « EcoNatural » ou « Grazie Natural », produites à partir de fibres recyclées, marche « bien », le président de Lucart France estime que le consommateur manifeste aujourd’hui « une nouvelle sensibilité » pour ces produits affichant des couleurs tirant sur le marron clair : « Dans le monde professionnel, il est plus facile de convaincre », affirme Alessandro Pasquini.

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